Ses premiers albums nous ont ravi pour leur fraicheur, pour leur originalité, mais le dernier en date paru en 2012, America, malgré son côté foisonnant, commençait à montrer sérieusement les limites du style Dan Deacon, péchant par une trop plein d’énergie, avec des constructions parfois assez surchargées et un peu trop systématiques. Trois ans après, on ne peut pas dire que notre américain ait décidé de mettre la pédale douce. Bien au contraire, le garçon revient avec sa tornade musicale qui emporte tout sur son passage, à commencer par l’auditeur auquel le vieux Dan ne laisse, comme souvent, pas le moindre répit.
Et même s’il a fait le choix de revenir à des techniques d’écriture et d’enregistrement plus proches de celles utilisées pour Spiderman of the Rings en 2007, son style reste immuable et donc sans grande nouveauté.
Tout au long des 8 titres présentés dans ce Gliss Riffer, on assiste à une déferlante incessante de rythmes et de boucles électroniques avec un chant lui aussi très speed, avec un côté très décalé presque clownesque, s’amusant en permanence, jonglant avec les sonorités et les effets de voix pour un résultat pas toujours très digeste.
Car si Dan Deacon a indéniablement le sens de la fête mise en musique avec toujours cette dimension hypnotique et ces rythmes trépidants, ses constructions finissent à la longue par saouler un peu. Et, ce qui pouvait être considéré au départ comme un puits sans fond de créativité avec cette electro-pop barrée et décomplexée s’est transformé en une musique un peu trop mécanique pour convaincre une énième fois. Espérons alors que le prochain album soit celui du changement.