Glitter c'est un peu l'album qui a conduit Mariah au fond du trou. Il s'agit de la bande originale de son premier film éponyme. A l'époque Mariah est juste la chanteuse la plus rentable et la plus talentueuse de sa génération. Elle se lance donc dans cette aventure avec ce film musical accompagné de l'album sans imaginer la catastrophe que ça serait. Le film est descendu par la critique, le jour de sa sortie ont lieu les attentats du world traid center, l'album souffrant donc d'un attachement à ce triste événement ce qui mène à des ventes décevantes, sans compter l'arrivée de JLO qui a pour unique but de descendre la carrière de MC. Mais qu'en est-il de la qualité de l'album? C'est son opus le plus groovy et funk, mais les productions sonnent trop génériques et on sent que Mariah ne gère absolument pas ce répertoire. Dans les uptempo on sauvera donc uniquement le single "Loverboy" pour l'honneur et le délire, mais vraiment juste pour ça, la reprise de "Last night a DJ saved my life" étant la définition même du mot "raté". C'est dans les ballades que Mariah Carey brille de mille feux sur cet album. Elles sont épiques, chantées avec une subtilité très fine, des mélodies fluides et intelligentes et surtout des textes léchés en totale adéquation avec les topline. En effet, chaque mot est appuyé par une musicalité qui lui va à ravir. Tout d'abord il y a le classique "Lead the way" avec ses runs impressionnants qu'il faut écouter des dizaines de fois afin de les disséquer, puis le très touchant Reflections (care enough) où Mariah parle de l'abandon d'une mère vu par l'enfant qui a grandit, constatant que même l'image qu'il tentait de garder dans sa tête s'efface peu à peu avec le temps, le tout exprimé avec une candeur, une naïveté mêlée à une mélancolie passive. Poignant. Le titre "Never too far" dépeint une relation devenue ingérable et impossible dont la seule issue était la rupture, laissant une place, un dive, un amour dans le cœur irremplaçable. L'album se termine sur un moment de grâce, à savoir l'incroyable "Twister". On ne distingue aucun refrain, il n'y a presque pas d'instrumental, hormis une note de piano de temps en temps et quelques bruits de carillons soutenant une poésie sublimée par de riches et fines harmonies donc seule MC a le secret. De nos jours qui peut se permettre de faire une chanson presque a capella sur son album? Glitter est donc bien loin d'être la catastrophe annoncée. Il contient des perles et même de potentiels hits empêchés par JLO.