Alabaster DePlume – Gold - Go Forward In The Courage Of Your Love (2022)
Voici donc l’autre album d’International Anthem dont j’annonçais la venue il y a quelques temps. L’album précédent d’Alabaster Deplume, « To Cy & Lee: Instrumentals Vol. 1 » avait fait l’effet d’une déflagration lors de sa parution en 2020, contrairement au duo avec Danalogue, «I Was Not Sleeping » beaucoup plus moyen, pour ceux qui se souviennent.
Celui-ci est passé, via une clef USB, entre les oreilles de madame qui a été enthousiaste, ce qui est notable, car elle est le plus souvent d’une discrétion réservée concernant ce genre de choses, il faut dire qu’elle est assez malhabile à l’identification des fichiers qui défilent sur le tableau de bord de son véhicule.
Cette fois-ci Deplume a laissé les instrumentaux à l’intérieur de son carquois, dardant quelques flèches cependant, qui s’accrochent au ciel, sans jamais retomber… en suspension, pour nous faire rêver, au son du sax si hésitant, frêle et fragile, qui écrit quelques sons poétiques, des vibrations, des tremblements qui viennent de l’intérieur. Ainsi son jazz, s’est envolé, transporté par le vent au profit de la création d’un autre monde autour des airs et des chansons, d’ailleurs et de partout, d’un universel fragile et rassurant, si chaud, d’une délicatesse infinie, de dentelle, de souffle et d’air.
Cette musique est de Paradis.
L’album est double, une telle suspension, si longtemps, n’est pas naturelle. Les morceaux s’enquillent bien les uns après les autres, les uns dans les autres, en une vaste farandole où les mains se donnent. Il se nomme « Gold » et, je le jure sur la cloche à minette, les lettres et les enluminures qui ornent la couverture de la pochette sont d’or fin, ou alors c’est bien imité.
C’est également un album de « passage », comparable au « Bardo Thodol », mais du point de vue sonore, qui guide pour passer de la mort à la prochaine renaissance, ou, plus modestement pour passer d’un état à un autre, meilleur, plein de sagesse retrouvée et de sérénité.
Pour une fois, ni nom de musicien, ni ti titre, ni rien, que la beauté car...
Cette musique est de Paradis.