Gold Against the Soul par Sister_Ray
Dans la trilogie des albums des Manics enregistrés avec le parolier Richey Edwards (disparu ensuite), cet album est un peu dans l'ombre des mastodontes qui l'entourent, 'Generation Terrorists' et 'The Holy Bible'. Après le manifeste glam-punk Generation Terrorists, rempli d'une forte énergie contestataire et de rage juvénile, Gold Against the Soul semble bien maussade et désespéré, un peu dans l'esprit d'un réveil avec la gueule de bois, d'une journée passée la tête entre les mains à maudire toute la race humaine, à commencer par soi-même. Musicalement, l'album est très homogène (contrairement aux deux autres mentionnés ci-dessus), c'est une succession de titres glam-rock assez énergiques, dans la veine brit rock de l'époque, mais dont suinte constamment le désespoir des paroles de Richey Edwards, de plus en plus prononcé à chaque chanson. Le décalage frappant entre la musique et les paroles est vraiment une caractéristique de la musique de ce groupe, en tout cas à leurs débuts (période que je connais le mieux). Avec ces paroles, ces morceaux pourraient être réenregistrés en style black metal ou screamo, ça passerait très bien. Pas le meilleur du groupe donc, mais à écouter quand même, un album charnière vers le chef d'oeuvre The Holy Bible, où la noirceur des paroles atteindra son paroxysme et où les compos deviendront vraiment excellentes.