http://funkyoudear.com/2011/10/01/ty-segall-goodbye-bread/
Encore un mec qui aurait aimé vivre dans les 60′s.
Ty Segall n'a que 24 ans, mais cette décennie semble n'avoir aucun secret pour lui. Que ce soit le rock'n'roll d'Eddie Cochran, la pop des Beach Boys, le psychédélisme des Beatles (période Revolver) ou le punk des Stooges.
Depuis plus de 6 ans, Ty Segall chante, joue de la guitare et de la batterie au sein de groupes comme Epsilons, Party Fowl ou The Traditional Fools. Et depuis maintenant 4 ans, il enregistre en solo. Il a sorti plusieurs cassettes, EP, 45 t, splits particulièrement sauvages et crades, dans une démarche Lo-Fi et DIY (do it yourself). Ajoutant une importante touche grunge 90′s aux ingrédients 60′s.
Sans passer dans l'easy listening et tout en conservant cette urgence punk, Goodbye Bread, le 6ème album du californien, s'avère moins bordélique, plus calme et plus sérieux. Il a d'ailleurs rejoint pour l'occasion le prestigieux label Drag City (Pavement, Bonnie Prince Billie, Bill Callahan).
L'écriture de Ty Segall est simple. Peu d'arrangements et certainement enregistré live en une seule prise, on retrouve sur ces titres une énergie brut, touchant à l'essence de la musique. Sa voix, dans les moments les plus lyriques, rappelle John Lennon ou Marc Bolan, mais bien souvent il s'emporte s'approchant plus de Jay Reatard ou Anton Newcomb. Une dimension pop est apportée par une seconde voix qu'on retrouve sur la majorité des titres de l'album.
Le titre Goodbye Bread ouvre l'album de manière inattendue car très calme et douce. I Am With You commence sur un seul accord durant plus d'une minute. Tout en déballant sont dégout et son ras-le-bol général : « I'm sick of the kids, I'm sick of it, I'm sick of everything I can see ». L'attente d'un changement d'accord est presque irritant. Mais il laisse monter une tension qui fait un malheur une fois libérée. My Head Explodes est l'un des titres les plus brillant de l'album. Les paroles ne sont pas des plus gaies, mais ce titre est d'une grande jouissance. Le tempo sur presque tout le titre est lent, mais l'énergie est extrème, se libérant dans les 10 dernières secondes à toute vitesse.
Qu'il est bon d'entendre une musique qui semble littéralement sortie des tripes, alors que de plus en plus de productions ultra clean et minimalistes semble trop souvent manquer d'âme.