Jeu de mot "gare au gorille" à proscrire
Si vous suivez l'actualité musicale de la musique pop / rock à tendance indépendante (bon, comment on parle de Pitchfork et des gens qui suivent Pitchfork franchement?), vous avez entendu parler de Local Natives et de leur album Gorilla Manor vers fin 2009, 2010. Et puis vous êtes passés à d'autres groupes plus frais et c'est normal.
Si je tenais à parler de Gorilla Manor c'est parce que ces derniers temps la classique question du "je sais pas quoi écouter" s'est souvent terminée par "tiens, ça fait longtemps que j'ai pas écouté Local Natives". Mais pourquoi écouter le quintet californien plutôt qu'un autre groupe de barbus à Ray-Ban et chemise à carreaux?
Décrire le style de Local Natives c'est prendre le risque de ne pas leur faire honneur ou de perdre son lecteur. On pourrait dire par exemple qu'il y a un peu de folk chez Local Natives, mais un folk enjoué aux tendances tropicales et aux percussions énervées. Entre un batteur hypercactif et un recours aux percussions d'une part, une guitare qui frétille et des harmonies à une, deux, trois voies. Pour un résumé du style musical, vous pouvez aller voir une vidéo qui traine sur Youtube où on voit le quintet reprendre en acoustique et à sa sauce Cecilia de Simon et Garfunkel. Il faudra imaginer le côté électrique en plus.
Séduisant non?
Ca l'est d'autant plus que l'album alterne entre des morceaux forts en émotion (quand je suis triste, je chante inctinctivement Airplanes dans ma tête) et d'autres terriblement enjoués, voir frétillants. Pour ne rien gacher, le groupe sait s'énerver, donner de la voix, et ça se sent. A aucun moment il ne donne l'impression de passer en mode pilote automatique et c'est fort plaisant.
Cela dit, ce n'est qu'un premier album. Le résultat, de fort bonne factuer, pourrait gagner en rythme pour éviter un très léger essouflement en fin d'album, quoique c'est peut-être plutôt une production un peu brute qui fait décrocher l'auditeur. En tout cas, vivement la suite!