On danse moins sur Gossamer que sur Manners. Généralement, c'est mauvais signe. Mais Passion Pit a un excellent sens de la pop. Ce n'est pas évident de prime abord, car le son se lisse beaucoup plus, la production est un peu trop soignée, oubliant une certaine rugosité et aplanissant les textures de ce qui fait le charme de la synth-pop.
Mais Gossamer gomme justement le côté synth, pour se focaliser sur la pop. Celle aux mélodies retentissantes et à la mélancolie sous-jacente. Les voix sont friables et se noient sous l'entrain des instrus, et c'est une fragilité qui tranche d'avec cette vivacité, ces rythmes virevoletants.
Passion Pit écrit désormais des chansons, et non plus seulement des mélodies ou des suites de gimmicks. Il y a une volonté d'aller d'un bout à l'autre, il y a une nostalgie surannée rarement montrée dans la synth-pop, il y a des influences rétro-modernes alliant les Flaming Lips aux Avalanches.