Lorsque que Les $hériff sont remontés sur scène à Montpellier le 2 juin 2012, cela devait être un concert d’adieu pour le groupe montpelliérain qui n’avait pas eu l’occasion de tirer correctement sa révérence en 1999. Mais le concert fut un tel succès, et la demande du public si grande, que les artilleurs héraultais ont repris les armes dans ans plus tard et écument depuis les salles et les festivals de l’Hexagone. Quasiment dix ans après cette prestation scénique qui se voulait funeste mais qui fut finalement celle de la renaissance, le groupe offre un successeur à Électrochoc, sorti en 1998 : Grand bombardement tardif. Mais que reste-t-il des $hériff en 2021 ? Et bien, de beaux restes, mon capitaine !
Expurgé de la nostalgie qui teinte les disques de la première période d’activité du groupe, Grand bombardement tardif, à la première écoute, ne rivalise pas avec ses petits frères, sept albums qui regorgent de tubes ayant résisté à l’épreuve du temps – je ne m’aventure pas à dresser une liste, sinon on est encore là demain.
Et puis, au fil des écoutes, on se débarrasse de cette insidieuse nostalgie, on replace ce huitième album dans le contexte, dans son époque (les années 90 sont loin et je n’ai plus quatorze ans), et on commence à humer ses agréables arômes. On s’aperçoit alors que Grand bombardement tardif est un album différent des précédents tout en étant un album complétement identique ; un album qui n’a rien perdu de la simplicité qui a fait le succès du groupe tout en sonnant – un peu – différemment, le tempo étant plus rapide.
Un album qui n’est pas aussi bien que les précédents car la nostalgie gagnera toujours, mais un bon album malgré tout.