Various – Great Jewish Music: Serge Gainsbourg (1997)
Voici un exemplaire d’une série qui ne s’est pas trop bien développée chez Tzadik, la « Radical Jewish Culture » qui ne contient que quelques Cds, dont celui-ci consacré à serge Gainsbourg. Un autre est consacré à Burt Bacharach, un autre à Marc Bolan, un autre encore à Sasha Argov, compositeur d’un grand nombre de chansons, et le dernier est consacré à un autre inconnu pour ce qui me concerne, Jacob Do Bandolim, joueur de violon et de mandoline.
Un anonymat que ne partage pas le grand « Serge », l’un des plus grands interprètes de la chanson française. Je ne m’attarde pas sur ce sujet autour duquel il y aurait tant et tant à dire, mais concentrons-nous plutôt sur cet hommage qui a pour origine la décision de John Zorn et l’engagement artistique de la maison « Tzadik » et de beaucoup de ses membres.
Alors certes, le jazz n’est qu’une composante dans la musique de Serge Gainsbourg, notamment pour ses albums les plus anciens, mais je retiens cet album surtout pour les musiciens qui gravitent ici, dont un grand nombre sont issus de la scène jazz. Pour autant ce n’est clairement pas un album de jazz, d’ailleurs c’est parfois un album de rien, délirant et divaguant, sautant du coq à l’âne et de la carpe au lapin.
Vingt et un titres ici, une somme considérable, sans ordre particulier, la plupart connus, et même très, mais un ou deux m’échappaient, bien que j’aie l’intégrale du monsieur... comme ce « Contact » interprété par John Zorn. Globalement on reconnaît bien les pièces et on assiste à quelque chose qui respecte la chanson, mais parfois ça part carrément en zerbouille, il y a une version métal de « L’Homme à La Tête De Chou » par le groupe Ruins, une version ralentie, et chantée à côté, des « Sucettes » par un certain « Jon » et d’autres trucs bien bizarres, mais elles se situent plutôt dans la seconde partie de l’album.
Il faut dire qu’il y a plus de soixante-quinze minutes de musique ici, des interprétations exceptionnelles et d’autres qui sont peut-être à oublier, mais les unes comme les autres sont rares. Quelques noms pour situer, Mike Patton pour « Ford Mustang », Fred Frith « The Ballad of Melody Nelson », Cyro Baptista « Là-Bas c’est Naturel », Ikue Mori « Pauvre Lola », David Shea le très beau « Initials B.B. », Medeski, Martin et Wood avec « Intoxicated Man », Eszter Balint avec l'excellent « Un poison Violent » et Marc Ribot et sa version de « Black Trombone ».
Ce n’est qu’une petite partie, c’est sorti en quatre-vingt-dix-sept, et j’ai eu un énorme plaisir à écouter cet album, qui ne sera cependant réservé qu'aux admirateurs de Lucien Ginsburg.