Cet album fut le premier que j'ai écouté de VDGG, suivi de The Least...et Pawn Hearts et Aerosol...le tout en 2 ou 3 semaines de septembre 73... Mais H to HE reste mon préféré...Not the only one toutefois...
J'ai trouvé cet album discontinué, en pochette blanche nord-américaine...dans une bine à $2.99 canadien en 73. Le vol du siècle ! Tant d'étoiles d'un cosmos inconnu pour si peu!
Killer me happa et relégua mon Led Zeppelin II , que je croyais heavy, aux oubliettes. Après lui je n'ai plus jamais écouté Zeppelin, leur hard-rock me semblait sortir de la cour d'école où des ados tentaient de sonner heavy. Killer est l'égal de Schizoïd Man pour moi. Et j'ai d'ailleurs toujours rêvé d'entendre Hammill chanter le morceau de Crimson... Killer tue bien des groupes heavy-metal, c'est un tueur en séries... pas étonnant que Metallica soit des fans !
House With No Door est un chef d'œuvre trônant à côté de Refugees . Moins universel , par le texte, plus personnel et une suite logique au dévastateur Killer. Il faudra attendre My Room , Wondering pour nager dans les mêmes eaux. House reste toutefois plus somptueux, plus complet, moins dépouillé que le superbe My Room. C'est dans la déchirure que ces morceaux se ressemblent
Emperor est impérial, majestueux, comment pourrait-il ne pas l'être quand le roi Fripp vient y jeter la touche finale? Chef d'œuvre.
Lost reste pour moi la plus grande chanson d'amour jamais écrite par Hammill ... Sa finale qui s'allonge sur certaines copies est si vertigineuse, si désespérée, par son chant sur la ligne la plus banale d'amour qui soit : I Love you ! qu'on ne réalise même pas l'ampleur de l'état où il faut être pour chanter ainsi... Oui il faut entendre Hammill chanter cette phrase, personne d'autre ne le fait comme lui et ne le fera après...jusqu'au cri , jusqu'à l'accélération démente, jusqu'à la folie totale ! Nous sommes dans les abîmes d'une constellation...où les mains tentent en vain de se joindre ...Un sommet dans la carrière de Hammill.
L'album finit justement avec l'exploration du cosmos ...Space Oddity semble bien pâle avec ses mots de maternelle...ici nous sommes longtemps après que le : ground control a perdu le circuit.... les cosmonautes errent depuis longtemps et cette errance devient existentialiste et vertigineuse... pas étonnant que le groupe reprit ce morceau pour la dernière année de son existence (en 77)...juste avant de mourir...Le parallèle est frappant ! la musique est une véritable odyssée.
H to HE est sa propre galaxie et il est le seul, selon moi , totalement accessible, pour tous, de la première époque. Commencez par celui-là si vous ne connaissez pas le générateur ! Il vous fera effectivement dresser les cheveux sur la tête et vous serez totalement perdu mais n'ayez pas peur, dans la réalité, la maison a des portes....et le tueur qui vit au fond des océans ne sera que l'effet d'une substance hallucinante...la drogue ne dure pas, la musique oui...