Hall Music
6.6
Hall Music

Album de Loney, Dear (2011)

« Un album court avec une vision étendue  », ainsi est décrit Hall Music dans le livret qui accompagne le CD. Depuis le chéri Dear John (2009), l’ami Svanangen - alias Loney Dear - petit prince suédois de la lo-fi, ouvre ainsi son écriture intimiste à de vastes territoires sonores, de plus en plus sophistiqués et orchestrés. Mais pratiquement pas de débordement sur ce 7e opus, le format des compositions demeure très court, totalisant un peu plus d’une demi-heure d’écoute... On sait que lors de sa précédente tournée aux États-Unis, le songwriter se produisait avec un orchestre de chambre, bouleversant ainsi le caractère intimiste de ses petites madeleines folk. Hall Music prend le pari d’assimiler ces nouvelles données acquises en collectif. On est bluffé par l’ambiance « organique », presque méditative, qui imbibe ces onze compositions. Une musicalité à deux vitesses, d’un côté minimaliste et de l’autre mouvante, où sourdent quelques accointances avec les paysages à la fois majestueux et silencieux de Sigur Ros. Aussi dense Hall Music soit-il, la méthode artisanale de Loney Dear n’a pourtant pas bougé d’un iota : le suédois continue d’enregistrer, arranger, produire et mixer ses disques par ses propres moyens, dans son appartement de Stockholm. Une petite poignée de musiciens viennent étoffer l’ossature (un trombone par-ci, un vibraphone par là, une chorale sur un titre) mais bien peu de chose au finale devant l’ampleur de l’œuvre accomplie en solo. Hall Music est un disque pris entre deux courants, une fusion environnementale et synthétique, avec pour vase communiquant de purs moments d’émotions (les divins "Blues" , "Heart", "I Dreamed about You"…). On se prend tout de même un peu à regretter l’absence d’une ou deux chansons un peu plus directes, histoire de donner un petit coup de fouet à cet admirable disque pacifique, pris entre deux feux. (pinkushion)


On ne présente plus Loney Dear, énième petit bijou pop en provenance de la Suède. Il faudra d'ailleurs un jour que l'on se demande comment un si petit pays arrive à faire la nique régulièrement à l'Angleterre sur son terrain de jeu favori ?. Après le succès de "Dear John", l'un des meilleurs albums de l'année 2009, Emil Svanängen était très attendu sur "Hall Music", le 6ème album de son projet solo entamé en catimini en 2003 (ses 3 premiers albums sont autoproduits). Cette reconnaissance tardive est d'autant plus singulière quand on connaît le succès rencontré par un Justin Vernon (Bon Iver) dans un registre très proche (folk tourmenté, voix de falsetto). Bizarrement, alors que la recette utilisée par le Suédois est plus ou moins la même que sur ses albums précédents, ce nouvel opus peine à nous procurer les mêmes émotions. "Hall Music" est un album de Loney Dear, il n'y a pas de doute à ça, mais il recycle les mêmes ingrédients utilisés par le passé avec un peu moins de réussite même si l'album contient son lot de pépites pop/folk lo-fi (My Heart ; Loney Blues). Il faut attendre la fin de l'album (à partir de Durmoll) pour trouver trace d'un souffle nouveau dans ses compositions. Pas une révolution mais une mélodie qui attire l'oreille, nous sort un peu du doux cocon dans lequel on s'était installé. A la manière d'un magicien dont on devinerait désormais la plupart des tours, Loney Dear ne parvient pas à recréer le tour de passe-passe de "Dear John" ou de "Loney, Noir", ses deux chefs d'oeuvre. On devrait, à n'en pas douter, retrouver le bonhomme au sommet de sa forme. On l'espère en tout cas. (indiepoprock)
bisca
7
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le 4 avr. 2022

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