Quatrième groupe présent à Aarau vendredi prochain, voici Plini. Il faut dire ce qui est: le visuel de ce Handmade Cities, dans un style surréaliste-WTF rétro-postmoderne, est un très bon indicateur du genre de musique que le sieur Plini nous propose: un prog moderne, instrumental, avec un côté « Satriani plus les psychotropes ».
Plini est un guitariste australien, qui a aussi une maîtrise en architecture, ce qui explique pas mal de choses sur la construction de ses compositions (et sur le titre de l’album, d’ailleurs). Si on en croit sa biographie, c’est l’archétype du jeune musicien surdoué qui fait un peu tout, tout seul, et très bien en prime.
Avec un peu plus d’une demi-heure et sept pistes, Handmade Cities évite l’écueil de l’album instrumental qui se prolonge au-delà du raisonnable et finit par tourner en rond. Les morceaux sont certes complexes, mais dépassent rarement les cinq minutes.
La première impression qui se dégage de cet album, c’est l’enthousiasme. Handmade Cities est un album enthousiaste et, par voie de conséquence, enthousiasmant. Vient en second la virtuosité de son guitariste éponyme, mais c’est justement une virtuosité joyeuse, ludique; pas un étalage de talent sans âme.
« Electric Sunrise », « Handmade Cities », « Inhale » – trois pistes qui ouvrent l’album et donnent le ton: c’est enjoué et lumineux, avec des sonorités metal, mais une ambiance qui flirte avec le jazz et le blues. Tout est très accessible, coule de source. Le reste de l’album n’est pas mal non plus, notez bien, et la production, pour quelque chose « produit dans une chambre à Sydney », sonne remarquablement solide.
Plini semble avoir été une des révélations prog de ce début d’année 2017, avec une belle volée de chroniques positives; à l’écoute de Handmade Cities, je peux comprendre pourquoi. N’hésitez donc pas à aller jeter une oreille sur cet album, qui est disponible sur Bandcamp.
Chronique précédemment publiée sur alias.codiferes.net