Hats Off to the Bull par AllTheRageTV
Le terme de rock alternatif ne signifie plus grand chose, comme la plupart des étiquettes que l'on s'évertue à coller telles des gommettes sur nos cahiers quand on était gamins. Pourtant il faut bien que je vous dise comment sonne ce nouveau Chevelle. Et bien c'est du Chevelle. De l'alternative rock, et puisque jusque là vous n'êtes pas plus avancés que ça, je vais ajouter que ça sonne comme du vieux Chevelle.
Plus inspiré, moins contenu que les précédents opus, Chevelle revient taper dans la recette qui avait fait son succès avec Wonder What's Next et This Type of Thinking (Could Do Us In). On y retrouve ce petit quelque-chose, un riff ou bien une partie de chant, que l'on gardera en tête et qui nous feront revenir vers cet album. C'est exactement le même genre de déclic que j'avais trouvé dans la chanson « Tug-O-War » et qui m'avait du coup entraînée dans tout l'album puis dans la discographie. Un hameçon en quelque sorte. Hats Off to the Bull sait lui aussi séduire avec sa rage tout juste contenue, à l'image des passages de chant de Pete Loeffler qui se veulent essentiellement clairs puis soudainement plus agressifs pour un court instant comme sur « Ruse« . Bon c'est pas non plus « The Clincher », mais l'oscillation entre les deux types de chant reste très agréable.
Et parce que qui dit Epic Records dit Sony dit aussi chanson acoustique pour la radio, nous avons ici « Prima Donna » qui, soyons clairs, est jolie mais dispensable. Elle a au moins le mérite de nous faire baisser notre garde et prendre la puissance de l'intro de « Clones » en pleine poire. Au final, on pourrait craindre que cet opus ne soit trop plat, car après tout c'est un peu la même recette à chaque fois, mais pourtant chaque chanson ou presque arrive à marquer son individualité et en écoutant quelques secondes de l'intro, on arrive à se dire « ah oui c'est celle qui fait comme ci ou comme ça » et ce après seulement quelques écoutes.
Bref cet album revient à l'essentiel ; il est sans prise de tête et a emprisonné avec lui la douce saveur de début 2000 en restant moderne. Des petites touches d'agressivités savamment distillées, quelques lignes de chant géniales et des riffs simples et efficaces. Tiens et si je lui faisais faire encore un petit tour ?