Avec le succès critique de All Hail Bright Futures sorti en 2013, le nouvel album des quatre math-rockeurs Irlandais de And So I Watch You From Afar était attendu de pied ferme. Toujours signé chez Sargent House, le groupe débarque en ce mois de mai 2015 avec Heirs. Réalisé par les soins de Sonny Kay, la pochette tabasse tout aussi bien que les dix morceaux proposés. Proposant un rock déstructuré et lumineux, And So I Watch You From Afar livre avec ce nouveau disque des compositions abouties aux ambiances interstellaires.
L’album le plus abouti
Que ça soit au niveau de la production ou au niveau technique, le groupe assure. On retrouve encore une fois Rock O’Reilly dernière la table de mixage. Grand coup de chapeau à lui car la production est parfaite pour ce genre de musique. Tous les instruments s’entremêlent idéalement dans un espace sonore précis et bien définit. Sans cette production, les morceaux du groupe n’auraient certainement pas la même ampleur. Vu que les irlandais ont une approche très technique de leurs instruments ça pourrait très vite devenir le bazar. Pourtant, ce n’est pas le cas. And So I Watch From Afar peut donc se permettre d’aller au bout de ses idées et ça se ressent sur certains morceaux aux envergures grandiloquentes comme « Heirs » et « A Beacon, A Compass, An Archor ».
La technique au service des émotions
And So I Watch You From Afar ne donne pas dans la technique pour la technique. Le groupe sait donner de la place à des moments de flottement plus aériens qui viennent renforcer la puissance des passages plus habiles. Si le groupe peut se permettre toutes ces folies, c’est parce-qu’il écrit des mélodies puissantes et intelligentes qui lui donnent une liberté de composition totalement affolante. L’évolution des morceaux est également gérée d’une main de maître et sort du cliché crescendo du Post-Rock. Certains titres fonctionnent par vagues (« Heirs »), alors que d’autres sont plus directs (« Run Home », « These Secret Kings I Know »). En effet, les Belfastois savent quand et comment sortir des sons plus massifs, élargissant alors leur palette sonore à quelque chose de plus « Heavy mais mignon ».
C’est donc un sans faute pour And So I Watch You From Afar, qui prend encore du poids et gagne de plus en plus en crédibilité depuis 2013. Le groupe tient toutes ses promesses et arrive même à surprendre par ses aspects démesurés qui ne tombent jamais dans le ridicule. Les compositions sont très solides tout comme l’album qui rentre directement dans la fine fleur de 2015.
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