"I hate people telling me what to do ... FUCK YOU."
Le 13 mai 2003, je soufflais avec une joie non contenue mes dix bougies et je ne pensais plus à rien à part ouvrir mes précieux cadeaux. Vraiment une bonne journée, même si les souvenirs demeurent plutôt flous. Le même jour, Nasum sortait son troisième album, "Helvete". Et moi, je n'en avais strictement rien à foutre.
En même temps, comment aurai-je pu savoir que ce disque en particulier allait me marquer bien des années après? Comment peut-on savoir qu'une chose nommée grindcore existe lorsque la seule expérience connue avec le metal se résume au heavy à papa et au néo des copains ?
Avec le recul, j'aurai pu apprécier cet album à sa juste valeur si, par miracle, je l'avais acheté avec les sous envoyés par Papy et Mamie. Parce que, croyez-le ou non, mais par rapport aux autres galettes de grind, les Suédois distillent une musique furieuse et extrème, mais terriblement accessible. Tout ça grâce à des musiciens qui rendent le genre mélodique sans pour autant tomber dans la vulgarisation.
Le résultat, c'est trente-cinq minutes de riffs endiablés ("Bullshit", "Just Another Hog") et de véritables hymnes (comme le monstrueux et indétronable "Relics"), sur lesquels se pose la voix furieuse de Mieszko Talarczyk, qui malheureusement nous quittera l'année d'après, avalé par le tsunami en Thaïlande.
Un grand album par un grand groupe, en tournée d'adieu à l'heure où j'écris ces lignes. Je me sens presque bête d'achever cette critique par un conseil qu'on pourrait croire tout droit sorti d'une publicité : Nasum, c'est bon, mangez-en.