Earth aura, faut-il le rappeler, touché à énormément de styles au cours de sa prolifique carrière, allant jusqu’à composer ici une fresque ambient aux relents de sable et de poussière. La photographie servant de couverture à ce disque annonce la couleur : désertique, vintage et minimaliste, « Hex, or Printing in the Infernal Method » tient à donner un autre aspect sonore aux paysages de la conquête de l’Ouest, bien différent des compositions d’un certain Ennio Morricone.
Ca ne plaira certainement pas à tout le monde, vu le caractère extrêmement épuré de la galette, où les guitares dissonantes daignent parfois partager l’affiche avec des percussions menaçantes. Ici, tout le travail repose bien évidemment sur l’ambiance dégagée par Dylan Carlson et Adrienne Davies. A mon sens, c’est typiquement le genre de musique à écouter en bagnole (ou à cheval), et encore, tout dépend des paysages traversés.
L’auditeur se sent vite piégé par des bourdons lourds (« Mirage », « Raiford (The Felon Wind) »), de vagues mélodies monolithiques (« The Dire & The Ever Circling Wolves ») et la sensation d’être tout petit dans ce bas monde. Le groupe se permet une seule véritable montée en puissance sur le magnifique « An Inquest Concerning Teeth », mais sinon, un non-habitué du groupe aura la désagréable impression d’entendre plusieurs fois le même titre.
Pour les autres, c’est une vraie expérience qu’il s’agit de tester. Certes, il existe des enregistrements moins éprouvants, mais ici, il n’est même pas question d’écouter un disque de Drone, mais bien de partir en voyage, de remonter le temps.