Il court vite et bien le cheval ! Puis il se casse la gueule ce con.
Au début, j'me suis dis, faisons un jeu, parlons de cet album sans prononcer une seule fois le nom de la track phare de l'album, servie, resservie, avalée et dégueulée à toutes les sauces, toutes ses formes, sur tous les lieux possibles et inimaginables. Merde, ça donne comme de la propagande un peu non ? Oui, Hotel California (la track, hein) est magique, subtile, puissante, le génie guitaresque se sent à travers les notes et ce, même si on est pas érudit de guitare. Mais c'est surtout sur la qualité du texte que je voudrais tant vanter cette track, on parle souvent de la première partie si douce, si envoutante puis de ce solo de guitare qui nous entraîne dans l'espace mais je voudrais m'arrêter sur la force du texte. Je sais pas si à l'époque, les faux cow-boys bouseux romantiques et vantards ("On se tapait autant de meufs que Led Zeppelin à l'époque" problème d'égo les Eagles ?) savaient qu'ils venaient de pondre un texte profondément philosophique. Je met au défi quelqu'un de me dire, avec objectivité et réalisme ce qu'est ''l'hotel California", la réelle Californie ? Le Star-System du monde de la musique ? Une scène de crime dont on ne peut s'échapper ? L'univers si dangereux du sexe-célébrité ? C'est impossible à dire, toutes les paroles de cette chanson proposent plusieurs sous-entendus savoureux qui nous permettent d'avoir la vision que l'on désire, et rien que pour ça, je félicite les Eagles, oh oui !
Mais ne vous détrompez pas, Hotel California (l'album), c'est bien plus qu'Hotel California (la Track) (lourdingue, j'sens que ça va vite me gonfler, heureusement que j'ai dis tout ce que j'avais à dire sur ce titre bordel), bref, c'est bien plus qu'Hotel California, nos cow-boys savent parler et chanter l'amour, la solitude. Bon, c'est sûr, ça vole moins haut que Van Morrison ou encore Bob Dylan (quoique, pour Bob Dylan j'suis pas sûr) mais les Eagles ont une arme secrète, un certain poids dans leurs mots accompagnés de leur talent d'instrumentalistes. Oui, les instrumentals des Eagles sont recherchées, fouillées et collent parfaitement à ce qu'ils essayent de nous dire.
New Kid In Town (ma préférée de l'album) et tellement sous-estimée seconde Track de cet album nous prend et nous emporte à un endroit qu'on ne souhaite jamais cotoyer, celle de la place de second, on n'est jamais le King indéfiniment, on est jamais l'innovation perpetuelle, y'a toujours un jeune boy qui va débarquer de nul part pour te faire comprendre que t'as fais ton temps, vieux loup puant.
Life On The Fast Lane, c'est la partie, faussement, couillue des Eagles, bon ok, on a vanté l'arrivée de Joe Walsch sur cet album permettant une évolution dans le son Made In Eagles mais de là à dire que ça les a endurci, on est encore loin du tapage-boucan qui suivra quelques années, plus tard, avec le Punk), c'est sûr, ça sonne couillu mais ça swingue comem une baltringue bourrée qui se démène, seule, sur une piste de danse devant l'oeil moqueur de ceux qui n'osent même pas imaginer une seule seconde le rejoindre sur la piste, de peur de se faire caillasser la tronche. Finalement, j'aime pas ce titre, on le met toujours sur un piédestal par rapport au reste (sauf évidemment la célèbre Track dont je ne prononcerais pas le nom, allez au diable avec votre sourire moqueur, j'ai mal aux doigts moi n'empêche).
Victims Of Love, c'est un peu similaire à Life On The Fast Lane mais bizarrement, c'est beaucoup plus dur entre les refrains, le Don continue de chanter comme n'importe quel artiste de Pop milieux mais le tout passe bien, ci-mer à la production sur ce coup-là, ils se sont bien fais chier pour le coup. (Tu me diras, vu le nombre de musiciens que constituait Eagles, ils devaient pas souvent tomber d'accord et refaire, encore et encore, chaque prise).
Les trois dernières Track de l'album semblent creuses, c'est dommage, l'originalité de New Kid In Town ou encore Wasted Time n'est plus présente, ça s'essoufle vite, trop vite et on a l'impression d'avoir juste, devant nous, une bande de potes qui se plaignent, ensemble, de leurs galères sous fond de musique ramollo-dépréssivo-suicidaire.
Hotel California est très inégale, trop inégale, ça démarre en fanfare, ça continue sur une belle lancée et ça se casse la gueule sur le bout de piste. Heureusement, Hotel California (le titre) permet aux Eagles, d'une, se faire exploser par les Rock-Critics Puros mais surtout, surtout, gagner l'amour des fans.
Oh oui, payez 70 dollars pour rester le cul assis sur une chaise pendant deux heures pour apprécier quelques guitares plutôt bien maîtrisées tenues par des sexagénaires qui ont l'air de se faire BIEENN chier, ça doit être, jouissif. Les Eagles en CD, oui non et les Eagles en Live, non. Pourquoi j'ai acheté ce Blu-Ray bordel ?