Limousine – Hula Hoop (2023)
Limousine c’est un quartet formé par Laurent Bardainne aux saxophones, David Aknin à la batterie, Maxime Delpierre à la guitare et Frédéric Soulard aux claviers. On peut parler de « nu jazz », un œil vers le jazz et l’autre sur l’électro et les sonorités d’aujourd’hui. Ce qui frappe surtout sur cet album c’est en outre le défilé des invités, particulièrement des chanteurs, ainsi passent Malik Djoudi, Akhenaton, Lucas Santtana, Amber Burgoyne et Victor Solf.
Le décor étant planté on devine un peu à quoi s’attendre, un album qui fait l’effort vers le grand public, tout en conservant des principes et des qualités de compositeurs et de musiciens très chevronnés. Je préfère Laurent Bardainne ici ou avec Supersonic, plutôt qu’en compagnie du Tigre D’eau Douce, même si on retient l'effort de créer une musique pour tous.
C’est plutôt bien réussi, le titre avec Akhenaton en fin de première face, « Le Glaive », est plutôt pas mal surtout si on apprécie le chanteur, très à son aise. « Foi Assim », le second titre est chanté par Lucas Santtana, un chanteur brésilien porté par le label « No Format » qui le soutient avec fidélité.
Après le bref et immatériel « Terroirs » qui ouvre la face deux, on glisse vers une musique d’inspiration « soul » avec la chanteuse Amber Burgoyne qui interprète le plutôt réussi « The Limousine Blues », qui devrait pas mal tourner chez les amateurs de musique à tempo lent.
Ainsi les parties instrumentales, également plutôt chouettes, comme « Back In Koh Mak » dédié à Laurent Bardainne, s’intercalent-elles entre les pièces chantées, je ne sais lesquels forment des "pauses", mais, malgré les styles qui se télescopent tout se passe finalement bien et l’album est finalement bien équilibré.
« Some Blue And Yellow » chanté par Malik Djoudi pourrait finir dans un top cinquante sans problème, la voix perchée baigne dans les sphères à succès, on pourrait presque parler de recette si ce n’était un peu désobligeant, car au bout du compte c’est, tout de même, pas trop mal foutu tout ça…
L’album s’achève avec l’atmosphérique « Hula Hoop (Pour Toi) » qui a ouvert l’album dans un format instrumental et le ferme ici dans une version chantée par l’excellent Victor Solf, de quoi donner à rêver et ouvrir l’imagination car les images arrivent avec force avec ce titre plutôt évocateur…
Une formation sans doute à l’étroit avec un public spécifiquement « jazz », en espérant qu’il s’élargisse au monde de la « pop » et des curieux musicaux.