Les mots sont parfois bien pauvres pour décrire les plus grandes idées. Vaine tentative de poser des mots sur les délicieuses sensations que procure cet album, ma critique est sans doute destinée à être aussi imparfaite que toutes les autres. Mais rien que parce que beaucoup de gens n'ont pas encore écouté cet album et donc en quelque sorte raté une partie de leur vie, je vais m'y essayer.
C'est un album entièrement instrumental, du post-rock orchestral sans une seule parole. Un "hymne au vent éternel" alternant longues montées en puissance, qui viennent faire résonner tout le corps jusqu'à toucher l'âme de leurs échos, et moments plus calmes, emprunts d'une douce mélancolie. Un album qui joue plus que tout autre avec les sentiments, j'imagine qu'il doit trouver un écho un peu différent chez chacun d'entre nous, rappelant au présent les souvenirs qu'on croyait enfouis, ce premier amour, cet espoir déçu.
Immanquablement, des images viennent à l'esprit, les premiers flocons qui tombent un soir de novembre, cette nuit de pleine lune, ce moment où elle s'en est allée. Une douce mélancolie se réveille à l'écoute des mélodies lancinantes, et vient faire perler une larme. Les voilà, les "sanglots longs des violons de l'automne" annoncés par Verlaine.
Toutefois tout n'est pas triste dans cet album, l'espoir est lui aussi bien présent, les titres Follow the Map et Everlasting Light nous indiquent ce qui pourrait être le thème de l'album : garder espoir, garder foi en l'avenir même dans les épreuves les plus difficiles. C'est peut-être une interprétation personnelle.
Pour aller plus loin dans la contemplation, une histoire "officielle" ainsi que de magnifiques dessins accompagnent l'album (trouvables ici, merci à Liquéfaction). L'histoire est celle de l'éternelle rencontre de deux âmes-sœurs, à travers la vie et la mort. La mort de l'être aimé est d'ailleurs un thème très présent dans l'album, même s'il ne rencontre pas d'écho particulier chez moi.
MONO est peut-être le moins japonais des groupes japonais. On n'y retrouve pas ce particularisme musical difficile à passer mais qui fait aussi le charme des japonais. Tout au plus un léger accent rappelant les BOs que Hisaishi a composé pour les studios Ghibli, mais rien de bien solide. C'est peut-être que MONO, avec cet album, s'approche d'une musique universelle, dépassant les barrières culturelles pour atteindre directement le cœur de l'auditeur.
Je le recommande donc évidemment à tous les amateurs de musique ou d'histoires d'amours brisés. L'album est assez facile d'accès car il touche directement, mais ce n'est qu'au fil des réécoutes successives qu'il révèlera toute sa saveur, et s'ouvrira dans tous ses détails.
PS : Je voulais appeler ma critique "STEREO" au début. Finalement je l'ai pas fait mais je dois dire que j'étais extrêmement fier de ce jeu de mot pourri, alors voilà ce post-scriptum le sauve de l'oubli.