Le nouvel album de la légende de New-York KRS-One est tombé comme un cheveu sur la soupe, en ce mois de février 2022. Sorti presque anonymement et auto-produit, je dois bien admettre que j'ai failli passer à coté. Heureusement que Youtube n'est pas qu'un nid à merdeux aux cheveux roses.
Un constat déjà : le mec est vénère. Il en a marre de voir ce qu'est devenu son hip-hop chéri, lui qui a grandi dans le Bronx et qui a pu témoigner de la naissance des blocks parties, du scratch, des graffitis et autres artefacts symboliques d'une ère révolue. Révolue oui, car aujourd'hui les mecs adulés du milieu se contentent de marmonner de la merde en auto-tune. Alors évidemment, KRS-One, comme beaucoup d'autres, en a ras le cul et souhaite nous montrer que malgré son âge déjà bien avancé, il en a encore sous le coude face aux merdeux.
S'il le prouve dans les cinq ou six premiers morceaux, balançant sa hargne et sa nostalgie sur des beats ravageurs (quoiqu'un peu répétitifs), et même son coté professeur de Boom Bap (Can You Dance), il faut bien admettre que sur la globalité de l'album et ses 14 tracks, ça fait un peu beaucoup. Déjà que les plus jeunes vont vite le traiter de boomer réac, mais là en plus, 14 morceaux sur lesquels il dit quasiment la même chose... Ça crée un genre de ventre mou dans l'album. Dommage car le mec est toujours bon, capable de changer de tempo (Krazy), ou de renouer avec le reggae (Club Rippa), à la façon d'un Busta Rhymes de la bonne époque.
Si l'album avait fait neuf ou dix tracks au lieu de quatorze, il entrait directement dans le hit des meilleurs albums de (vrai) hip-hop depuis le début de l'année. Mais on s'en contentera, surtout vu les trucs qui sortent à coté... Mais content de voir que le hip-hop n'est pas (encore) mort.