I'm Coming Home par bisca

Décidément, on trouve de tout ces temps-ci du côté d'Oslo : les nouveaux Simon & Garfunkel (The Kings Of Convenience), la sensation electro du moment (Röyksopp) et même un provincial barbu qui organise, pour s'amuser, des folles soirées où il passe en boucle à ses copains tous ses albums de Palace tout en ingurgitant quelques bonnes boîtes de beans froids... Plus curieux encore : ce joyeux luron, qui se fait visiblement une idée assez personnelle de la déconnade du samedi soir, parvient à enregistrer deux Lp's qui le propulsent d'entrée au sommet des charts locaux alors même que sa musique doit plus à Smog qu'à Madonna. Désormais accueilli par City Slang, expert mondial en matière de profils musicaux atypiques, Thomas Hansen exporte donc son deuxième opus dans nos contrées moins polaires. Et, contrairement au Saint Thomas des origines, on a du mal à croire ce qu'on entend pourtant de nos propres oreilles. I'm Coming Home s'impose, en effet, dès la première écoute, comme l'un des disques de country alternative les plus impressionnants qu'on ait entendu depuis le Viva Last Blues de Will Oldham. Une petite merveille d'émotion contenue et maîtrisée, où Hansen se montre déjà digne des plus grands maîtres américains, Neil Young ou Elliott Smith en tête. Bref, une vraie révélation qui prouve par l'exemple que les vrais cow-boys ne se trouvent pas nécessairement où l'on croit. Avec tout ça, si un Esquimau vient nous trouver pour nous proposer un disque de flamenco, on est même près à l'écouter...(Magic)

Avant, les choses étaient simples : le folk-rock et la country, genres américains, étaient joués par des Américains. Point barre. Mais depuis quelques années - effet inattendu de la mondialisation ? -, ces idiomes sont de plus en plus usités "à l'étranger", en particulier sur le Vieux Continent, et souvent parlés sans accent. Herman Düne, Mojave 3, Sunhouse, I Am Kloot et quelques autres retrouvent l'esprit et la lettre de ces musiques du terroir, sans pour autant se contenter d'une relecture scolaire.

L'impétrant de saison dans cet "American music club" européen est norvégien et se fait appeler St Thomas - alias Thomas Hansen, un nom qu'on place déjà entre ceux de Neil Young et de Will Oldham. Deux références aussi pertinentes qu'encombrantes : il serait facile de prendre ce cow-boy scandinave pour un habile pasticheur en passant à la trappe ses indéniables talents de songwriter, à l'aise aussi bien dans l'atmosphérique ("Strangers Out of Blue") que dans un registre plus terrien ("The Cool Song").
Les amateurs de défrichages sonores hardis iront voir dans un autre saloon, mais tous ceux qui pensent qu'on peut encore faire des miracles avec un refrain, quelques couplets et une poignée de cordes se sentiront tout de suite chez eux. La grande affaire de ce disque de haut vol étant encore la voix du Saint, un falsetto sobre et élégiaque, avec juste ce qu'il faut de trémolos pour faire fondre les cœurs. Cet album qui semble avoir été enregistré au coin du feu (de camp) sera le compagnon idéal de nos dernières soirées devant la cheminée.A Oslo ou ailleurs. (Popnews)

Qui est St Thomas ? C'est un jeune Norvégien de 25 ans, qui joue de la guitare et… du banjo. Guitare, banjo, harmonica : voilà les instruments utilisés par St Thomas, pour nous donner un musique sèche, une musique véritable, sans artifice. C'est de la musique purement authentique ; sur la majorité des morceaux, aucune réverbe n'est utilisée, on a un son pur, LE vrai son d'une guitare folk, à notre plus grand bonheur. Le banjo vient souvent jouer le rôle de lead guitare, tandis que la folk rythme joyeusement ou tristement les chansons. On appréciera la basse (ou contrebasse ?) sur "the cool song", le banjo sur "A nice bottle of wine", la guitare sur "I'm coming home".Beaucoup disent qu'il ressemble à Neil Young. Je ne connais pas bien Neil Young, mais un ami à qui je faisait écouter St thomas m'a dit : " C'est Neil Young avec une plus belle voix ". Parlons de la voix de St Thomas Elle est simplement inimaginable, il faut l'entendre. C'est une voix inhumaine, toute droit sortie d'on ne sait trop quel coin de la planète ou de l'univers. Il a une voix aiguë, parfois féminine, mais surtout émouvante. Si "Strangers out of blue" est sûrement la plus belle chanson que je connaisse, "A nice bottle of wine" en est autrement aussi émouvante. On pourrait rire de cette dernière ou de "Bookstore", mais dès qu'on rentre profondément dans la musique, les bouches se taisent et les oreilles écoutent. En effet, on a envie de se taire sur St Thomas, pour laisser place à sa voix qui nous surprend d'abord, puis nous prend la gorge. C'est dans une chanson sans grande prétention, très intime, comme "a nice bottle of wine" ou "bookstore" qu'on comprend où veut en venir St Thomas : il fait la musique qu'il aime, pas celle qu'on pourrait attendre, tout en espérant que ces choix seront appréciés, ce qui est originalement exprimé sur l'intérieur de la boîte du cd. Au total, nous avons apprécié, même si une ou deux chansons sont moins originales que les autres ("Cornerman"). C'est un première album très réussi, qui ne suit pas la mode (c'est le moins qu'on puisse dire). St Thomas, comme sa musique, a l'air très attachant. (indiepoprock)