Grant Greene - Idle Moments (1965)
Grant green possède encore aujourd’hui de nombreux fans, c’est normal, sa musique incarne quelque chose d’éternelle, jeune guitariste il notait les solos de Charlie Parker note pour note puis les retranscrivait à la guitare, ça vous forge une oreille, une technique et, le temps passant, un style. Il était un peu chez lui sur Blue Note, il fut l’un des rares à enregistrer directement sous son nom, sans passer par la case sideman.
On connait l’anecdote qui présida à l’enregistrement du titre « Idle Moments » signé de Duke Pearson, elle est célèbre et fit d’une erreur un chef d’œuvre, alors au cas où, pour celui, au fond, qui n’a pas écouté la dernière fois, je raconte…
Dans les fameux studios de Rudy Van Gelder, tout est en place, Joe Henderson et son ténor, Bobby Hutcherson au vib, Duke Pearson au piano, Bob Cranshaw à la basse et Al Harewood à la batterie. Au moment d’enregistrer « Idle Moments » Grant se trompa et, plutôt que d’enregistrer les seize mesures prévues à l’ouverture du thème il en enchaîna trente-deux, les autres solistes suivirent la dynamique et, à l’arrivée, le morceau pesait quinze bonnes minutes ! On ré-enregistra le titre avec les seize mesures initialement prévues, plusieurs fois, mais rien n’y fit, aucune des tentatives ne réussit à égaler le premier jet, las, après la quatorzième tentative, ils se décidèrent à enregistrer les trente-deux mesures et, par conséquent, les quatorze minutes et cinquante-deux secondes de ce qui sera perçu, à juste titre, comme un chef d’œuvre !
Trois autres titres seront également gravés, on remarque la reprise du « Django » de John Lewis et « Nomad » l’autre titre de Duke Pearson qui dépasse également les douze minutes, quant à « Jean de Fleur » c’est le seul titre signé par le guitariste.