Entre messe pour machines de combat et rave-party pour fanatiques
Ce troisisème albume de Crystal Castles, sobrement appelé III, risque fort de vous laisser le même gout de sang dans la bouche que l'opus précédent. Et pour cause, avec ce disque Crystal Castles nous montre ce qu'est la rencontre d'une rave-party pour dévots et d'une messe satanique. Un peu comme si une fête satanique lovecraftienne se tenait dans ta boite préférée.
Du premier album Crystal Castles a repris les délires 8-bit crasseux et les mélodies entraînantes (Violent Youth). Du second album, le sens de la mélodie et la mise en avant de la voix d'Alice Glass en Mylène Farmer crucifiée (Sad Eyes).
Mais il y a aussi dans le son du duo canadien une inspiration witch-house tout en tropeur et en distortion (sur Kerosene ou Pale Flesh). Et puis cet album se distingue par son orientation salement dancefloor: le groupe pioche sans honte dans le répertoire eurodance pour livrer des chansons à l'efficacité indéniable, frôlant parfois la limite du supportable, bianire comme un stroboscope.
De toute façon les auditeurs de Crystal Castles connaissent déjà leur monde fait de violence et de délicatesse, à l'image de la voix d'Alice Glass, cristalline mais enterrée sous des tonnes de réverb, filtrée, et capable de faire passer les VU-mètres dans le rouge quand le besoin s'en fait sentir.
Avec ce troisième disque, on est heureux de retrouver le groupe juste un peu plus loin que là où on l'avait quitté.