Il est arrivé sur son trente et un, le Levitation Orchestra, dans sa livrée japonaise, vinyle et Obi d’apparat, il se nomme « Illusions and Realities ». Il est un peu en retard, mais en avance de quelques mois par rapport au retard annoncé, une bonne surprise en somme. Le glissement vers une musique plus populaire était attendu, mais ça tient tout de même dans les principes, on reste du côté des musiques noires et des rythmes funky.
Axel Kaner-Lidstrom et sa trompette, Lluis Domenech Plana aux flûtes, ainsi que James Akers et Ayodeji Ijishakin aux saxophones gardent en vue le versant jazzy, avec de beaux solos qui font plaisir. Il y a également une section de cordes qui fait le pendant, Saskia Horton et Beatriz Rola au violon, Emma Barnaby au violoncelle, Maria Osuchowska à la harpe et Paris Charles à la guitare.
Il faut également parler des chants, très importants ici, le troisième ingrédient qui équilibre le tout dans un savant mélange, Plumm et Dilara Aydin-Corbett aka Dilarious assurent à ce niveau, on ajoute Hamish Nockles-Moore à la basse et Harry King à la batterie et l’orchestre est au complet.
Douze musiciens rassemblés à Londres sous la forme d’un « collectif » plus que d’un simple groupe, Axel Kaner-Lidstrom assurant la direction artistique. Comme à chaque fois on aura droit à l’afro futurisme et à Sun Ra ou au jazz spirituel, pourtant il vaut mieux chercher ailleurs, par exemple dans un engagement sociétal dénonçant les méfaits de nos civilisations actuelles, même si ces thèmes ne manquent pas non plus de défenseurs, qu’ils en fassent partie est plutôt au crédit de cette jeune tribu.
La situation d’équilibre entre tous les pôles musicaux est une véritable réussite de la part de chacun des membres de cette communauté créative, chacun ayant apporté son obole à cette coopérative, butinant dans son coin et rapportant vers la ruche le résultat de ce travail, avant la mise en forme collective qui rassemble ce qui réunit chaque membre du collectif, éliminant donc les aspérités et les formes non conventionnelles et privilégiant ce qui rassemble.
Du coup cet album plaira, il est fait pour ça et il le mérite.