Il est né à Hawaï avec une planche de surf sous les pieds. Quand il était plus jeune, sur le bateau qui l'emmenait au-devant des vagues, il aimait tuer le temps en jouant de la guitare acoustique. Revenu à terre, il a commencé à enregistrer des disques de néo-folk moins hype que ceux de Devendra Banhart, mais tout aussi babas et bons. En fait, Jack Johnson n'a jamais complètement retrouvé le plancher des vaches. Ses chansons élémentaires restent entre deux (In Between Dreams ?), les pieds sur terre mais la tête dans les nuages, parcourues par d'élégants petits roulis de guitare acoustique, comme on n'en avait pas entendus depuis les grandes heures de Jonathan Richman ou Evan Dando en solo. Jack Johnson est pote avec Ben Harper et G. Love. Mais sa musique est beaucoup moins apprêtée et démonstrative. Moins scolaire, plus solaire. JJ picore dans le folk, le jazz, le blues, le reggae, le funk et la pop comme s'il avait tout découvert hier. Sa musique n'est pas mélancolique mais rêveuse, aussi pacifique que l'océan qui l'inspire. Du folk doux sans manières, intemporel, qu'on écoutera longtemps, mais toujours en été. Sur In Between Dreams, son troisième vrai album de chansons (il a également édité la BO des surf-movies qu'il a réalisés), JJ réussit parfaitement à marier une sensibilité de songwriter et des jambes de danseur en short. De l'huile solaire plein le manche, sa guitare acoustique gigote comme si elle voulait inventer le funk-folk (c'est-à-dire une forme de reggae). On ne sait pas dans quelles conditions Jack Johnson a enregistré In Between Dreams, mais il avait sûrement gardé son slip de bain sur lui.(Inrocks)


Le principal problème de Jack Johnson est que sa musique colle trop parfaitement à l'idée que sa biographie peut nous en donner. Ex-champion de surf reconverti dans un premier temps à la réalisation de documentaires sportifs, le bon pote de Ben Harper (avec lequel il a partagé les services de producteur du discret JP Plunier) s'est ensuite distingué en musique dans un style chaloupé de folk ensoleillé gentiment mâtiné de funk pépère. Bref, le cliché un rien trop parfait du surfer hawaïen à la cool (qu'il est) qui égaye ses soirées en tapant le boeuf sur la plage avec ses potes autour d'un feu de bois. Finement épaulé à la production par Mario Caldato Jr, Johnson démontre pourtant une authentique habileté à trousser des comptines aux rythmes laid back sans prétention mais rapidement addictives. Plus enjoué que ses deux prédécesseurs, In Between Dreams creuse encore un peu plus le sillon d'un auteur aux ambitions certes mesurées, mais qui, par son humilité, parvient à toucher autant qu'il cajole, en toute simplicité. (Magic) 
bisca
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le 1 avr. 2022

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