En demi teinte

Revenons à une ère où Jay-Z n'est pas encore le hip hop mogul que l'on connaît. Après avoir sorti son premier album Reasonnable Doubt basé sur l'esthétique du mafieux élégant qui passera sous les radars, le rappeur doit absolument faire des ventes si il veut continuer sa carrière qu'il commence déjà assez tard.

Il commence donc la série des In My Lifetime avec cet album qui lui permettra d'obtenir un succès relatif grâce à l'ouverture sur le commercial qu'il contient. Le projet compte des morceaux à l'esthétique clinquante du Bad Boy Records de Puff Daddy, alors que ce n'était pas du tout le cas sur Reasonnable Doubt. Ces morceaux comme Sunshine avec Babyface et Foxy Brown (qui sera choisi comme premier single) ont malheureusement très mal vieilli et font que cet album contient plusieurs sons peu intéressants. Malgré ça, Jay-Z reste un excellent rappeur et le démontre plusieurs fois sur ce Volume 1, comme par exemple sur l'introduction. Il a aussi encore une certaine notion d'élégance comme sur l'outro You Must Love Me, et l'album contient des excellents moments comme l’enchaînement Street Is Watching/ Friend or Foe '98 qui, en plus d'être composé de deux excellents morceaux, a une de mes transitions préférées du rap. In My Lifetime, Vol. 1 permet donc finalement de montrer une partie du potentiel de Jay-Z à faire de grands albums et à obtenir des succès commerciaux, mais cela reste en demi-teinte pour moi.

Finalement, l'album contient pas mal de déchets mais reste agréable à l'écoute. On est loin du meilleur de Jay-Z, mais on ne peut pas blâmer cet album qui aura permis à Jay-Z d'avoir une carrière de rappeur.