Karen Dalton, c'est une folkeuse qui a eu sa petite heure de gloire, reconnue par les grands folkeux américains des années 60-70, à commencer par le plus grand (au sens succès, au moins) d'entre eux, Robert Z.
L'album, sorti en 1971 a été réédité en 2006 et ressorti et augmenté de concerts et de versions alternatives en 2022.
Point important, Karen Dalton ne compose pas et n'écrit pas non plus de textes. Elle réinterprête et réarrange. Par conséquent, même si on peut la féliciter pour le choix de ses chansons, on ne peut qu'apprécier l'album sur l'interprétation et les arrangements.
Et c'est bien là qu'est toute la puissance, si j'ose dire, de cet album. On ne peut rester sur une première écoute. La voix de Karen Dalton est très "dérangeante" de premier abord, comme un filet de voix qui erre dans la chanson. Faux, parfois.
Mais, avec plusieurs écoutes, l'impression change. Ce qui va me rester, à la fin, c'est la sensibilité de l'interprétation, sur un fil, comme si tout était toujours près de s'écrouler, mais que tout tenait comme par miracle.
Une expérience que je recommande. J'hésite entre 7 et 8. 8 parce que je crois que cet album va me rester, 7 parce que le travail de l'artiste n'est pas complet.
Et puis, après, plus rien. 2 albums sont sortis, puis Karen Dalton, est morte dans les années 90, complètement oubliée, pauvre et malade. Un destin à la Sixto Rodriguez, mais en pire, car de retour en grâce, il n'y en eu pas.