John Carpenter s’associe à Jim Lang pour une bande originale volontairement déstructurée qui épouse ainsi parfaitement l’instabilité émotionnelle du protagoniste principal. Un thème fort joué à la guitare électrique ouvre l’œuvre et traduit, par son rock apparemment malvenu, l’approche décomplexée du réalisateur que son personnage adoptera à la fin du film lorsque, assis dans une salle de cinéma, il deviendra le spectateur amusé de sa propre folie. Beaucoup de sonorités électroniques stridentes évoquent un univers futuriste à la Blade Runner, par exemple la piste 4 intitulée « Bookstore Creep ». Nous avons là le refus d’une composition linéaire et lisse qui préfère – à juste titre – la succession de motifs obsessionnels et de textures susceptibles de provoquer un frisson. Une œuvre en parfaite communion avec son support filmique mais dont l’écoute seule s’avère également plaisante.