John Zorn – Incerto - (2022)


Encore une nouveauté pour le prolifique John Zorn, cette fois-ci il s’entoure de fidèles, Brian Marsella au piano, Julian Lage à la guitare, Joe Roeder à la basse et Ches Smith à la batterie et au tanbou, comprendre tambour en haïtien. Une équipe d’experts et de techniciens pour ce défi musical.


Je dois avouer que tout ce bagage technique et ce décorum musical me dépasse un peu, enfin mes capacités d’analyse. Je dois me contenter de mon statut de béotien et ressentir, après tout, en tant que simple consommateur, on ne peut guère m’en demander plus !


C’est que ce truc est déstabilisant, et même fait pour ça… On croit tenir le truc et puis tout à coup, tout fou l’camp et part dans tous les sens, alors on cherche à se rattraper, mais inutile, nous voilà repartis dans une autre direction sans même y prendre garde…


Tout est mis en œuvre pour faire perdre pied, bien qu’en fait, on retombe toujours à l’équilibre, une curieuse impression d’être en insécurité, trimballé dans un drôle de manège, bousculé dans son confort habituel, pourtant la musique est belle, même si elle se joue continuellement de nous.


Alors forcément on tombe dans l’atonalité, les changements de rythmes, les compos casse-gueule, les virages à angle droit. Ce qui subjugue c’est l’absolue maîtrise des quatre musiciens qui opèrent avec une extrême rapidité et dans le même millième de seconde, c’est tout simplement stupéfiant !


« Incerto » nous plonge dans l’incertitude, c’est là le pari réussi de John Zorn, le haut est en bas et ce qui est côté gauche passe côté droit, toute cette gymnastique pour nous emmener à Jean-Paul Sartre, Sigmund Freud et au principe d’incertitude, mais ne m’en demandez pas trop…


Heureusement la guitare de Julian Lage, allez savoir pourquoi, me paraît souvent salvatrice, elle apaise et embellit constamment la route, car il y a également des moments paisibles et calmes comme sur « Im Rosigten Licht », juste avant de visiter les « Cascades », plutôt sympatoches d’ailleurs, comparées à « Nausea » ou à « Totem And Taboo »…


Un OVNI qui bouscule et fascine, une sorte d'aboutissement également... jusqu'au prochain album !

xeres
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le 10 janv. 2023

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