Joe Henderson - Inner Urge (1965)
C’est lors de la seconde vague de rééditions Blue Note en France, en 83, que je me suis procuré cet album paru à l’origine en 1965, pour Joe Henderson sans doute, mais surtout pour le duo McCoy Tyner au piano et Elvin Jones à la batterie, transfuges de chez Coltrane. Il faut également signaler la présence d’un autre franc-tireur, le bassiste Bob Cranshaw en provenance de chez Rollins.
Le duo McCoy et Elvin est absolument extraordinaire aussi saignant qu’avec le Coltrane de 65, c’est dire... Du coup ça baigne pour le saxophoniste qui envoie en se prenant pour Coltrane en personne, bien que, pour ce qui est du style, il se rapprocherait plutôt de l’école Sonny Rollins. Dès le morceau d’ouverture, « Inner Urge », il annonce la couleur et envoie un solo d’école, ça continue dans la même veine sur sa seconde composition, « Isotope » qui maintient la pression.
Mais il faut déjà tourner la galette, et voici le superbe « El Barrio », avec ses sonorités espagnoles, c’est la pièce que je préfère. Les trois titres de Joe Henderson, qui s’enfilent les uns après les autres tels trois éclatantes perles, feront la joie des spectateurs lors des concerts.
Il faut attendre la quatrième plage pour se poser un peu avec la reprise de « You Know I Care » de Duke Pearson, une ballade relaxante où Joe prends son temps, après une demi-heure de tensions. Un standard pour finir « Night and Day » de Cole Porter, un certain retour à la tradition des reprises, qui conclut l’album sur une note plus qu’agréable.
A mon avis c’est le meilleur « Blue Note » de Joe Henderson que j’ai écouté, bien qu’en la matière le niveau soit plutôt élevé.