Au bingo de tonton Alias, l’album Interstices du groupe In Limbo coche à lui tout seul un grand nombre de cases: groupe français, rock progressif, instrumental, prix libre et Creative Commons (partage dans les mêmes conditions). Ah, et « très bon », également.
In Limbo est un trio originaire de Caen et propose un rock progressif – instrumental, donc – qui ressemble pas mal à une version minimaliste de Pink Floyd. Par « minimaliste », j’entends que, le groupe étant donc un trio, on n’a pas droit à des multiples couches de guitares et de claviers.
On sent également une influence de Mike Oldfield dans les cinq pistes de Interstices – cinq pistes qui totalisent tout de même plus de trente-cinq minutes, plus du jazz et même des passages trip-hop, juste histoire de semer encore plus la confusion dans l’esprit de l’auditeur distrait.
Le mélange de sonorités modernes et des années septante est assez surprenant, mais je dirais qu’il manque à In Limbo un grain de folie propre à propulser leurs mélodies vers quelque chose de plus énergique et de plus enthousiasmant.
Après, je soupçonne que ce n’est pas non plus le but de l’exercice, surtout quand on a pour nom In Limbo et pour titre d’album Interstices: le groupe joue beaucoup dans les registres médians, à la fois pour le rythme et pour la mélodie.
Tel quel, c’est déjà un album plutôt réussi, qui pâtit peut-être d’une production un peu « légère », mais qui propose cinq compositions très riches en ambiances et en émotion et un rock progressif qui, s’il lorgne un peu dans le rétro, ne cherche pas forcément à recréer les anciennes soupes dans de nouveaux pots.
Découvert par – devinez qui? – Fred Bezies, qui confirme une fois encore ses talents de chasseur sur Bandcamp, Interstices est un album qui va difficile à battre au niveau rapport qualité/prix, vu qu’il est téléchargeable gratuitement. Alors n’hésitez pas: c’est du bon!