Benjamin Wallfisch reprend les thèmes qu’il développa pour le premier opus et se contente – mais est-ce une faute de perpétuer l’identité musicale d’un diptyque ? – de les réajuster aux scènes. En résulte une impression de déjà-entendu qui n’enlève en rien le plaisir de bénéficier d’une prolongation, comme une extension de la première partition. Plus torturées et agressives qu’auparavant, les pistes reflètent le fonctionnement interne du long-métrage, à savoir un enchaînement de crescendos horrifiques avec surabondance de parasitage qui relève plus du son à proprement parler que de la musique. Des cris, des voix (dont celle du clown), des grincements produits par toute sorte de supports. It : Chapter Two reproduit une tradition musicale instaurée notamment par Insidious et Joseph Bishara : rendre l’écoute la plus désagréable possible, sans oublier d’envelopper l’ensemble dans une orchestration subtile avec la douceur mélancolique du piano et les accélérations des bois et des cuivres. Inférieure à l’originale, la partition de Wallfisch réserve néanmoins quelques frissons tout en attestant une recherche de chaque instant qui accompagne à merveille le film, s’offre à l’auditeur comme un laboratoire dans lequel se décocte la peur contemporaine.