Parallèlement au renouveau du rock urbain américain du nord du pays, il était logique que les formes rurales sortent elles aussi du bois. Moins flambeurs que les Kings Of Leon, ces garçons de Louisville (Kentucky) réveillent les mânes du meilleur de The Band, Creedence Clearwater Revival, Neil Young et se posent en jeunes cousins de Grandaddy. Du pur americana, sans le surplus de mélancolie poisseuse et d'auto-apitoiement qui a parfois plombé le genre. La musique sent le rondin écorcé à la main et la peau de bête, la production est indéniablement datée début 70's, mais il faudrait être bien fou pour accuser My Morning Jacket de simple groupe revival. La voix de Jim James, puissante mais travaillée par la fragilité, vraiment bouleversante donc, sert des compositions d'une robustesse et d'une justesse qu'aucun artisan ne saurait rêver. Les plus émouvantes sonorités venues d'Amérique du Nord ont souvent les pieds dans la glaise du quotidien smalltownet des ailes dans le dos. My Morning Jacket est de ceux-là , donnant envie de pleurer dans sa bière, sécher la larme d'une main calleuse, avant de s'agiter lourdement devant la scène ou les enceintes, le sourire extatique. Pour les nerdsdont on est, It Still Movesdonne aussi l'impérieuse envie de dénicher leurs deux premiers disques. Demain, juré, on se laisse pousser la barbe. (Magic)
La musique de My Morning Jacket est d’une variété incroyable. Car les cinq membres de cette formation issue venus de Louisville, Kentucky, sont en perpetuelle recherche de nouveauté et d’expérimentation. Aux premières ecoutes, « it still moves » fait penser à la vieille Amérique profonde. Des guitares à la Neil Young, des claviers old school et de belles mélodies intemporelles. Mais My Morning Jacket est plus qu’un revival. Après avoir galéré des années et des années à sortir des autoproduits et à se produire dans l’équivalent des mjc aux Etats-Unis, le groupe commence sa percée médiatique en Hollande. Un journaliste tombe amoureux de « At Dawn », leur premier album. Ce mélange de folk rock et de blues plait aux journalistes Hollandais. Et le groupe se retrouve donc aux Pays Bas pour une tournée. Pour la première fois Jim James et sa bande se retrouvent devant 400 personnes. En rentrant aux Etats-Unis, ils tournent alors avec les Doves, Ben Kweller et Guided By Voices. RCA décide donc de sortir leur second opus : « It stills move » en 2003. C’est donc les premiers pas de My Morning Jacket sur une major. Et on ne peut pas penser que les sacrifices ont été conséquents. Leur folk rock tresse des mélodies incontournables, pour ne pas dire inoubliables. A l’écoute de cet essai, on se trouve plongé dans une ambiance forte, qui nous rappelle tout ce que l’Amérique a de bon. Des mélodies chaudes (« masterplan ») et des arrangements subtils : c’est ce que « it stills moves » présente. Sans jamais prendre de cours de musique, à force de travail et de répétitions dans la maison de leur grand mère, My Morning Jacket arrive au moment ou il a tout pour s’imposer et rester dans le paysage un bon petit moment. (liability)