O.C. faisait partie des supergroupes Crooklyn Dodgers et D.I.T.C. au milieu des nineties et le moindre qu'on puisse dire est que ses deux premiers albums en solo sont de très belles réussites.
Après un premier et excellent Word...Life en 1994, le revoici trois ans plus tard avec Jewelz. Encore meilleur. Franchement en ayant écouté le 1er opus, je ne pouvais imaginer que celui-ci le dépassât. Et pourtant - mis à part le relatif moyen "Far From Yours", l'apport vocal de Yvette Michele donne un côté RnB pas désagréable en soi mais venant "casser" la belle machine de l'album selon moi. Enfin bref pas de quoi non plus se plaindre mais quand je vois le reste de la galette, je me dis que c'était pas forcément nécessaire de claquer ce genre de titre.
Car côté bright side of the moon, y a beaucoup à se mettre sous la dent. Hormis le titre susnommé, tout est digne de figurer dans une compilation de hip-hop. On est de suite mis dans le grand bain dès le morceau introducteur "My World" ; modèle du genre east-coast boom bap avec une production racée de DJ Premier (pléonasme, car DJP a des beats que lui seul peut sortir d'une platine). Un titre qui casse la baraque d'entrée. Et ce n'est pas de la poudre aux yeux comme on peut en trouver ça et là, car la suite lui donne raison où le duo Organized Konfusion vient apporter son concours sur "War Games" ; là encore une prod de Preemo. La touche jazzy en plus qu'un Pete Rock n'aurait pas reniée. C'est vers "The Chosen One" que mon coeur balance le plus. Cette piste me montre une nouvelle fois que la finesse est aussi une facette du rap. C'est de la dream hip-hop en fait ce morceau, couplée à une atmosphère jazzy-lounge hyper relaxante. Check this out! Probablement le moment de l'album le plus lénifiant. Merci Buckwild pour la prod. Saut de puce sur "Stronjay". Cette fois-ci c'est du côté de Da Beatminerz qu'il faut se tourner pour une production rendant ce passage des plus zen. Je le mettrai quasiment au même niveau que "The Chosen One" niveau hypotension et relaxation du cortex. Deux pistes terriblement addictives. Vérifiez donc. Moi qui adore le rap jazzy et le hip-hop east coast estampillé boom bap 'tranquille le chat', je suis servi là. Les cinq derniers morceaux de l'album viennent asseoir un peu plus ce que je viens de dire. La qualité générale mérite d'être saluée, la production est irréprochable avec des pointures qu'on ne présente plus (Buckwild, DJ Premier, Da Beatminerz, Showbiz, Lord Finesse). Et une mention spéciale à DJ Ogee qui lui aussi gagne à être (re)connu car ses deux beats ("Can't Go Wrong" et "You & Yours") sont excellents.
Au final c'est un album que tout amateur de hip-hop devrait écouter, et accessoirement le placer sur la pile du haut des productions du genre.