Deuxième round. Médine entre de nouveau dans l'arène et se met un peu plus en scène. Fort d'un premier album réussi, il s'étoffe en affirmant sa plume et sa personnalité. En soufflant sur les braises d'un monde à feu et à sang, le rappeur sulfureux ranime la flamme de son flambeau. Qu'on ne s'y trompe pas : à la terre brûlée, il préfère toujours la clarté.
Rageur, engagé et percutant, Jihad est une guerre des mots sans concessions. Un combat dans lequel se jette le rappeur pour se réapproprier avec une certaine élégance un vocabulaire dont il estime avoir été spolié. Une vraie démarche, à la fois audacieuse et spirituelle. Du fond mais aussi de la forme, avec un flow plus assuré et une voix plus tranchante.
Si le cogneur n'est définitivement plus un challenger, ses sparring-partners peinent cependant à suivre son ascension. C'est en effet au niveau des featurings que le bât blesse toujours. Qu'importe. Cela n'enlève rien au talent de celui qui vole comme le papillon et pique comme l'abeille. Face au chaos, vainqueur par KO.