Jokers
7.7
Jokers

Album de Vincent Peirani (2022)

Vincent Peirani – Jokers (2022)


On arrive bientôt au mois de mai et de nombreuses nouvelles parutions et sorties excellent par-dessus tout, et si ça continue au même rythme, l’année deux mille vingt-deux promet d’être un grand cru côté jazz et musiques apparentées. J’ajoute cette dernière « qualification » car souvent on ne sait plus trop où l’on est, non pas pour remarquer la qualité des sorties, mais pour les mettre en boîte, dans les petites cases étroites qui ont été créées pour ça.


En voici un exemple avec cet album remarquable de Vincent Peirani, tout le monde le classera côté jazz, une grande partie de son éducation musicale s’est structurée autour de cette musique, question d’habitude. Pourtant certaines pièces de l’album, présentées à un auditeur peu versé en jazz, pourraient être classées rock par ce dernier, et il n’aurait pas forcément tort ! D’ailleurs il y a quelques reprises qui pourraient apporter de l’eau à son moulin, « This is The New Shit » est signé Marilyn Manson, « River » de Bishop Briggs et « « Copy Of A » est de Nine Inch Nails.


De plus Peirani s’essaie au trio, pour la première fois semble-t-il, après avoir énormément joué en duo et aussi en quartet. Il joue d’une impressionnante série d’instruments sur cet album, accordéon bien sûr mais aussi « accordina », l’accordéon du voyageur, clarinette, claviers, glockenspiel, music box et voix. Il est accompagné par l’italien Federico Casagrande à la guitare et l’israélien Ziv Ravitz, que nous avons entendu aux côtés d’Avishai Cohen, à la batterie.


Un disque sans faiblesse, avec quelques pièces très énergisantes, branchées à l’électricité saturée de la guitare de Federico Casagrande, qui fait plaisir tout au long de l’album, se souvenant de sa culture rock. Ziv Ravitz est lui aussi dans la puissance, mais aussi dans la finesse, son jeu, parfois discret, sait être tout en délicatesse.


La dernière pièce, « Ninna Nanna » de Frederico Alagna est jouée en duo entre Vincent et Federico, la formule la plus habituelle pratiquée par le Niçois. Ce serait difficile de sortir du lot les pièces car elles ont toutes un intérêt, celles qui attirent la curiosité sont évidemment les reprises, mais il y a également une jolie compo de Federico, « Twilight » et quatre pièces de Vincent, toutes intéressantes, « Circus of Light », « Heimdall », « Salsa Fake » …


Vraiment un bel album, de ceux qu’on aime réécouter souvent, il y a un petit livret à l’intérieur du Cd, avec un texte en français, en anglais, mais pas en allemand cette fois-ci, bien que nous soyons sur le label ACT.

xeres
9
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le 22 déc. 2022

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