Sombre mais traversé de riffs de guitare lumineux, cet album prouve que Tricky sait s'entourer pour éviter de se répéter après le torturé Maxinquaye. Un peu inégal, Juxtapose contient malgré tout son lot de pépites toxiques.
L'ouverture est royale, avec "For real", son rythme entêtant et déjà ses parties de guitare saignantes. "Bom bom diggy", vaporeuse, ouvre parfois la porte à de gros solos de guitare éléctrique pour mieux la claquer au nez de l'auditeur au moment où il s'y attend le moins.
Sur "Contradictive", la voix fantomatique de Tricky fait merveille, accompagnée d'une mélodie orientale pour une chanson qui passe comme dans du beurre. Easy. Un peu trop peut être puisque "She said" et "I like the girls" ne sont pas du même tonneau. Pas grave, le gros morceau arrive.
Placé en milieu d'album comme un chanteur qu'on place au centre de la photo de groupe pour montrer qui est le boss, "Hot like a sauna", effectivement torride, envoie du gros avec son beat électronique dopé aux hormones de croissance et un Mad Dog en rût, porté par un refrain fiévreux où une certaine Kioka joue au ping-pong à balles réelles avec l'enfant terrible de Bristol.
La suite est forcément un peu décevante, avec un "Call me" dont il faut attendre les dernières secondes pour être un peu émoustillé. "Wash my soul" est bien plus solide, et "Scrappy love" boucle l'album honorablement sur une mélodie minimaliste et répétitive. Entre temps, un remix un peu bourrin de "Hot like a sauna" n'aura pas vraiment fait pencher la balance du bon côté.