Enregistrées et produites par Matthew E. White dans son Home studio à Richemond, là où il réside, les chansons de K Bay sont issues d’un processus de création plutôt original, à savoir qu’elles ont été composées et enregistrées en deux temps, laissant notamment une grande part d’improvisation aux musiciens sur la seconde version.
C’est sans doute pour cette raison qu’il ressort de l’ensemble ce côté joyeusement foutraque, avec des influences venues de toutes parts et de toutes époques (soulful, funk rock, pop, disco, new-wave, post-punk…) qui se mêlent et s’entremêlent au gré de morceaux fourmillant d’idées (Fell Like An Axe, Judy…).
Il va sans dire qu’une seule écoute ne suffira pas à s’approprier l’ensemble tant il se dégage de ces 12 titres roboratifs une impression d’abondance et de luxuriance à l’image du titre Take Your Time (And Find That Orange To Squeeze) qui résume assez bien la tonalité générale de l’album.
Un album kaléidoscopique donc, quasi parfait, aux arrangements aussi ambitieux que réussis (cordes, cuivres, harpe, xylophone, piano électrique…) qui, par certains aspects peuvent rappeler la démarche d’un certain Franck Zappa. Un album aux sonorités joyeuses et festives (Let’s Ball) qui ne semble jamais se prendre au sérieux, mais dans lequel le barbu chevelu évoque son inquiétude pour l’avenir d’un pays où va grandir son petit garçon né au début de la pandémie de 2020.
https://www.benzinemag.net/2021/09/15/matthew-e-white-k-bay-un-album-roboratif-aux-allures-de-juke-box-intemporel/