On cite souvent (et à juste titre) Epica (le disque, que les fans hystériques de Simone Simons veuillent bien modérer leurs (h)ardeurs) comme pierre angulaire de la riche carrière de Kamelot (le groupe de Power Metal, que les fans hystériques d'Alexandre Astier veuillent bien retourner se pâmer plus loin). Mais il serait particulièrement injuste d'oublier son prédécesseur Karma qui regorge littéralement de bonnes idées et de mélodies imparables, préparant ainsi le terrain à l'envolée du groupe vers la stratosphère.
Après une introduction plus altière que triomphante, c'est un démarrage pied au plancher. Impérial dans ses modulations, Roy Khan (chant) met en coupe réglée toutes les mélodies et se lance à l'assaut avec un panache que peu de vocalistes de la scène sont aujourd'hui encore en mesure d'égaler. Évidemment, Thomas Youngblood (guitare) n'est pas en reste et varie les ambiances avec le talent qu'on lui connait. C'est d'ailleurs la richesse de son propos qui participe à la valeur et à la pérennité des titres qui composent cet opus.
La formation, en totale possession de ses moyens et proche de l'état de grâce, écrit l'une des pages les plus palpitantes de son odyssée. Car pour admirer un joyau, il faut d'abord ouvrir le coffre aux trésors. Et détenir la précieuse clef qui permettra de l'ouvrir. La montée des marches vers le trône est parfois aussi belle que le couronnement en lui-même.