Quand elle est à Londres, l'Américaine VV ne dort pas à l'hôtel, elle dort chez Hotel. Et peut-être qu'elle ne dort pas beaucoup. VV et Hotel (Alison Mosshart et Jamie Hince) ont de bonnes raisons de ne pas trouver le sommeil : leur groupe-couple à double nationalité, The Kills, est annoncé par les plus grands spécialistes mondiaux comme le prochain truc énorme dans le rock à guitares, le phénomène qui va renvoyer les Strokes à leurs études de droit des affaires et les White Stripes à l'école maternelle.
Les Kills, ça tue : affligeant sur le principe, le jeu de mots permet de résumer la situation. La première fois que l'on écoute Keep on Your Mean Side, on entend l'écho du Velvet Underground, de John Lee Hooker, d'Iggy Pop, de Mazzy Star, de Royal Trux, voire des Cramps ? le tout sonnant comme neuf. On s'achète des lunettes noires et des vêtements étroits, on devient tout blafard et on se promène la nuit comme un chat efflanqué dans les rues mal éclairées d'une grande ville. Le frisson originel du rock est ici, dans ces chansons à la tension et à la cambrure affolantes, dans ce rock arty et primitif, en noir et blanc contrasté, qui va du garage au peep-show dans un roulis de hanches dévastateur.Depuis quand n'avait-on pas entendu un tel chant de fille en colère froide, des guitares aussi carbonisées, des chansons à ce point violemment hypnotiques ? Depuis Dry, le premier album de PJ Harvey, influence revendiquée du duo. Les Kills n'ont donc pas inventé le rock, ils ont trouvé le bon terreau (la terre brûlée, plutôt) pour planter leur petite graine. A ses débuts, PJ Harvey chantait la frigidité, la frustration, l'ingratitude d'être femme et de porter des bottes en caoutchouc. A la rage fermée de la fille de ferme PJ Harvey, Hotel et VV ont ajouté la fantaisie, le jeu, les lumières de la ville, la frime, l'érotisme, en un mot (ou en trois) : le rock'n'roll. (Inrocks)
Surfant sur la vague du vrai-faux retour des guitares (avaient-elles seulement disparu ?), le duo mixte anglo-américain The Kills vient compléter la liste déjà longue de groupes estampillés "100 % rock'n'roll". Sans partir dans une analyse sémantique compliquée, on notera la tendance très répandue actuellement qui consiste à définir un look ou une pose (l'article The présent partout, les blousons en cuir noir, les cheveux en pétard), plutôt qu'à défricher de nouvelles perspectives musicales. Se situant quelque part entre Pj Harvey (période Rid Of Me) et The White Stripes, Keep On Your Mean Side est un condensé de blues électrique et primitif, joué sur une guitare trois-cordes chopée dans une brocante, et soutenu par une batterie dépouillée et rockabilly. Si dans son ensemble ce premier album de The Kills reste linéaire et finalement très classique, les trois titres d'ouverture, dont l'excellent Cat Claw, avec sa rythmique en escalier et sa voix de féline en colère, présentent une facette du groupe plus lâchée et moins prévisible. La suite est une succession de rock songs construites en ligne droite, sans haut ni bas, seulement fatigantes. Malgré son patronyme mortel, The Kills ne fera jamais de mal à une mouche (Magic)
Autant le dire tout de suite, la musique de ces deux énergumènes ne ressemble à rien. Ou plutôt, à rien de connu. On connaît les influences (le Velvet Underground), mais on n'est pas plus avancé. Alison Mosshart (alias VV) et Jamie Hince (alias Hotel), à défaut de créer un style nouveau, ont réussi à produire un album à part dans le paysage musical du moment. Lorsque les Libertines rappellent les Clash, et les White Stripes les Stooges, le duo, lui, crée un climat, une ambiance toute particulière. D'entrée de jeu, le ton est donné, avec Superstition. Un craquement de vinyle, une voix d'outre-tombe, un son de guitare hargneux. Toute notion de rythme semble avoir disparu. Au moment où la six cordes de "Hotel" se fait plus puissante que jamais, le titre s'arrête, brusquement, sans explication. Le reste est du même acabit. "Cat Claw", "Kissy Kissy", "Gypsy Death And You". Et "Fuck The People". Surtout "Fuck The People". Les Kills redorent le blason du punk rock bien fait, et tandis que VV hurle à la mort FUCK THE PEOPLE, on se demande : " Pourquoi sont-ils ainsi ? Violents, rapides, énervés… ". Les deux ont une mauvaise expérience du music business. Mais cela n'explique pas grand chose. Le mystère reste entier. Seul moment de calme au milieu de cette tempête, c'est "Monkey 23" qui a pour dure mission de clôturer cet album. Une ballade morbide, chantée, comme pour le reste de l'album, par une voix venue de nulle part. Venue d'un deux pièces habités par les cafards et enfumé par la clope sans doute. Et ça, c'est Hotel qui l'explique le mieux : "Notre son est celui de la paranoïa. Nous passons des journées et des nuits entières à jouer de la guitare, sans relâche. Nos morceaux s'en ressentent". Et c'est là la meilleure explication possible à ce problème, qui s'appelle The Kills. (indiepoprock)
Duo comme les White Stripes, un gars une fille on pourrait dire... W et Hotel, les pseudos ont déjà été choisis. A la Jack & Meg White…Et pourtant il n’y a que les guitares qui puissent faire penser à la sensation Detroit 2002. Les pauvres n’ont pas trouvé de batteur pour jouer avec eux, et ont donc décidé de faire ça « à 2 » et pas « à 3 ». Tout le monde les attend au tournant, la promo a commencé, l’album sera dans les bacs le 11 Mars et ils seront à Paris, à la Boule Noire le 25 Mars 2003. Minimaliste est le terme évident, peut être trop simple. The Kills ne sonnent pas creux. Leurs concerts doivent être originaux. Même si le retour aux sources du rock n roll commence à nous fatiguer par l’excès de groupes émergeants des 4 coins de l’occident…l »écoute du disque ne peut pas être rangée dans le tiroir : expérience ennuyeuses. En cette année 2003 il faut comprendre qu’un riff = une chanson. Les tendances évoluent. Le minimalisme est omniprésent. Pourquoi jouer à 4 alors qu’o peut faire du bruit à 2 ? A rien, les Yeah Yeah Yeahs, The Kills, The White Stripes....Comment détecter le talent de celui qui écrit une chanson sur un riff ? Tout simplement en écoutant, sans se perdre dans des réflexions trop hasardeuses. Ecouter, et juger…plus tard. Est ce que ça vous a fait taper du pied, est ce que c’est bon putain ? Allez…The Kills… (liability)