J’ai longtemps cru que "Kill For Love" serait un des grands albums de 2012. Tout semblait réuni ou presque : un groupe et un label (Italians Do It Better) déjà cultes attendus au coin du bois à chaque sortie, une pochette qui évoque vaguement celle de l’album de My Bloody Valentine et, en guise d’ouverture, une reprise de Neil Young à tomber par terre.
Et puis finalement non.
Pourtant la première partie de l’album est à la hauteur de nos attentes : le son disco glacé, marque de fabrique du label est bien là, les mélodies tristes et l’ambiance fin de soirée font leur petit effet, la mélancolie affleure sur chaque titre, bref c’est très beau et on se dit qu’on le tient bien notre grand disque electro-pop de l’année. Et puis sans que l’on s’y attende, ça commence à se gâter à partir de la piste 7 avec "Broken Mirrors", un instrumental de 7 minutes qui n’en finit pas. Le charme est rompu d’un coup, d’un seul. Le court et tristounet "Candy", juste derrière parvient à peine à nous sortir de notre torpeur. "Running From The Sun" avec sa voix autonute, sans âme, n’arrange rien. Et la suite est au diapason, avec un groupe qui donne bizarrement l’impression d’être à cours d’idée ou de ne pas savoir comment terminer son album, balançant, dans la seconde partie du disque, des musiques que l’on imaginerait très bien écrites pour des B.O. de films érotiques italiens des années 80. Un final dont on sauvera tout le même le très beau "There's A Light Out On The Horizon". Un titre qui ne suffit quand même à lui seul pas à nous faire oublier cette impression de gâchis, pour un album de près 80 minutes qui aurait largement pu être raccourci de moitié. Dommage, vraiment dommage. A retrouver sur Hop Blog
[6.5/10]