Bon ben, j'aurai essayé. Trois fois, quatre fois, pour essayer de cerner pourquoi cette artiste a tant intéressé. Je dois être passé à côté de quelque chose, j'ai l'impression que son seul mérite vient d'une bonne utilisation de Youtube comme moyen de promotion.
En soi, ça ressemble un peu à du Fever Ray aseptisé. Rythmiques molles et chiantes - le plus souvent binaires - et couches de synthés/effets électroniques d'une grande banalité sur lesquelles la chanteuse, Jona Lee, plaque une voix nonchalante, lancée sans plus de passion. J'y trouve pas de reliefs, de moments d'intensité, on est constamment bercé par une musique bien arrondie dans les coins, complaisante comme tout.
Comme la musique passait pas bien, je me suis dit que ça irait mieux avec les clips - parce qu'apparemment il y en a un pour chaque chanson, même que ça fait une sorte de petit film une fois collés ensemble. Problème est qu'esthétiquement c'est pseudo-arty et d'assez mauvais goût, on retrouve la chanteuse en sous-vêtements (? ok, soit) en train de se trémousser avec des hommes-serpillières. J'ai pas tout compris, mais c'était pénible à regarder, surtout ces gros plans sur son visage inexpressif (ce qui constitue bien 1/3 du contenu des clips). En gros ça ressemble à une mauvaise pub pour du parfum - notamment lorsqu'elle marche et chante dans un désert en petite tenue.
Peut-être qu'elle raconte des choses fascinantes et très profondes, je sais pas. Les titres seuls n'en disent pas long, et un nom de scène comme "Je suis suis-je qui suis-je ?" donne pas spécialement envie d'en savoir davantage. Toujours est-il qu'aucune émotion ne ressort de cette voix finalement effacée et elle-même truffée d'effets, embellie pour aller avec l'ensemble.
Au final, l'album s'apparente plus à un produit qui brasse la musique trendy de ces dix dernières années sans personnalité ; ça demeure musicalement très limité, conçu juste pour être joli et plaire à l'auditeur.