Alchimie réussie entre death, doom et prog

Semaine mélodeath [Note: sur mon blog], ça continue avec Nailed to Obscurity, groupe allemand recommandé par Angry Metal Guy et qui propose, avec King Delusion, un album qui flirte avec le doom et le metal progressif.


Nailed to Obscurity, c’est un peu le rejeton occulte du metal progressif ténébreux de Katatonia et du death mélodique d’Insomnium, alliant une musique sombre, complexe et mélodique avec un chant masculin growlé.


Avec huit pistes et presque une heure, ce King Delusion n’est pas un poids-plume. Et d’ailleurs, si l’on compte deux pistes de taille raisonnable, les six autres oscillent entre six et huit minutes, voire douze pour « Uncage My Insanity ».


Malgré son mélange musical en apparence assez bizarre prog/death/doom, Nailed to Obscurity propose une expérience plutôt homogène: les cinquante-quatre minutes de l’album coulent de source, avec une identité bien marquée et une approche mélodique très présente.


Très présente et aussi très plaisante: si l’on excepte le chant growl fortement mis en avant – il y a quelques passages en chant clair, mais ils sont nettement en minorité – King Delusion est un album qui frappe par sa recherche de mélodie.


En fait, si le growl a tendance à me gêner, j’ai appris à le supporter quand il est utilisé à bon escient, par exemple en contrepoint de lignes plus mélodiques. C’est une alchimie délicate, mais que Nailed to Obscurity parvient raisonnablement bien à maîtriser, notamment sur des pistes comme « Protean », l’instrumental « Apnoea », « Deadening » et « Memento ».


Je suis moins fan de l’epic « Uncage my Sanity », mais ça veut juste dire qu’il est bien au lieu de très bien. En fait, si j’en juge par les deux derniers morceaux, « Devoid » et « Desolate Ruin » (paye ton doom!) et sur l’ensemble de l’album, j’ai l’impression que le groupe est plus à l’aise avec les compositions de 6-8 minutes.


Disponible sur Bandcamp, King Delusion est un album qui possède de solides atouts, surtout si on a une certaine tolérance aux particularismes vocaux propres au death-metal. Si vous êtes dans ce cas, je vous en recommande l’écoute.


*Article précédemment paru sur https://alias.erdorin.org *

SGallay
8
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le 6 févr. 2018

Critique lue 40 fois

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