King of Kings
7.8
King of Kings

Album de The Pyramids (1974)

The Pyramids – King Of Kings (1974)


Kings Of Kings est le second album de la formation « The Pyramids », c’est aussi celui qui est le plus connu parmi la trilogie des années soixante-dix, notamment grâce aux rééditions d’époque mais aussi à celle des années deux mille neuf et deux mille douze. Petit à petit « King Of Kings » est devenu un secret parmi les mieux partagés, dépassant très largement en nombre les premiers possesseurs de cet enregistrement privé.


Il est sorti pourtant quelques mois après « Lalibela », on y retrouve bien sûr les mêmes ingrédients, un mix entre musique africaine et jazz américain, tendance « Pharoah Sanders » pourrait-on risquer, d’ailleurs l’un des changements notables entre les deux albums est probablement la mise en évidence plus importante du saxophoniste Idris Ackamoor et, pourrait-on ajouter, mais dans une moindre mesure, une place importante accordée également à la flûtiste Margo Ackamoor.


L’album s’ouvre sur l’excellent « Mogho Naba (King Of Kings) » qui est parfait dans son rôle d’entrée en matière, avec ce côté tribal, ces rythmes entêtants supportant des chants répétitifs, avant que n’arrive Idris qui se souvient de Coltrane. On remarque que les joueurs sur scène n’hésitent pas à revêtir des costumes africains et des peintures rituelles, misant énormément sur le côté afro, bien que l’album ait été enregistré à la campagne, à l’« Appalachia Sound Recording Studio », en Ohio, pas loin d’un site comportant d’anciens tumulus indiens indigènes.


La pièce suivante « Queen Of The Spirits » est divisée en trois parties formant une suite, la première est habitée par la flûtiste Margo Simmons qui se lâche pour une magnifique envolée très trippante, portée par une section rythmique extrêmement véloce, une entrée en matière qui maintient la grande tension qui règne depuis la première minute de l’album.


La seconde partie est très axée sur les tambours et les percussions, essayant de faire revivre des séances tribales où la danse est portée par les vibrations des tambours et des voix qui pulsent. La troisième section est plus douce, les rythmes sont plus lents et portent des chants répétitifs qui ne sont pas sans évoquer les compos de Don Cherry, grand spécialiste de ce genre de douceur…


Nsorama (The Stars) est la pièce la plus longue ici, l’auditeur attentif et scrupuleux n’hésitera pas à remarquer que le traitement de la pièce est sans doute même un peu long, et aurait gagné en efficacité en s’étalant sur une durée légèrement plus courte, mais ce n’est que du détail, car la pièce est magnifique, très hypnotique, avec une forte dynamique en ordre de marche, presque martiale, tandis que la flûte développe des improvisations incessantes, bientôt rejointe par le saxo d’Ackamoor qui se lâche à son tour, ça vire free à certains moments et l’improvisation se fait générale, le temps de quelques mesures, avant que l’ordre ne revienne et que la marche ne reparte. Cette ambivalence est la marque de la pièce qui oscille entre ordre et désordre, certainement le point d’orgue de l’album !


La dernière pièce, « My Africa », chantée avec un mélange de voix féminines au centre et masculines à l’arrière et à gauche, est vraiment très chouette, cette fois-ci le défaut est sans doute de passer trop vite !

xeres
9
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le 7 mai 2023

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