King of the Jews
6.9
King of the Jews

Album de Oxbow (1991)

Quelques semaines après avoir re-découvert le groupe avec Serenade in Red, voilà l'opportunité de découvrir un autre album d'Oxbow. Rien à voir avec la marque de vêtements, Oxbow, c'est une musique difficilement classable, une sorte de blues désaccordé, nourri au noise rock (celui de Jesus Lizard). C'est toujours torturé, malsain, à mille lieux de ce qu'on a l'habitude d'entendre. Surtout la voix, le "chant" d'Eugene Robinson s'apparente plus des gémissements, de souffrance et/ou de jouissance, on n'est jamais bien sûrs. Ses performances en concert sont de lents strip-tease, autant dire que c'est pas banal à aller voir.

Le morceau qui ouvre les hostilités de King of the Jews fait très peur, dans le mauvais sens du terme. Une guitare typée heavy metal, des voix qui crient à l'agonie d'un peu partout... Grosso modo c'est dégueulasse mais pas dégueulasse dans le sens crasseux, comme le sont les albums suivants, animés par des pulsions bestiales. Non, là c'est juste brouillon et plutôt moche.
Je retrouve davantage la patte du groupe dans "Bomb" ; guitare désaccordée, structure éclatée, musique insinueuse... Le reste de l'album suit cet état d'esprit, entre lamentations et tourments, de quoi faire passer Spiderland de Slint (sorti la même année !) pour un disque pop jovial. Bon ok, peut-être pas à ce point-là, mais quand même...

Au final l'album est moyen, c'est un sacré bordel là où Serenade in Red et surtout The Narcotic Story parviennent, dans un même morceau, à se concentrer sur une idée et à la tenir (et la développer) pendant plusieurs minutes. Ici, on sent qu'ils ne connaissent pas (encore) leurs limites :
"Hey mec je crois que le morceau est prêt !"
"Non attends, on va ajouter du piano, n'importe comment hein, et puis des violons, et puis un gros larsen de porc derrière histoire de bien niquer leurs oreilles, et puis aussi d'autres voix qui gueulent en fond, comme si on les égorgeait"
Ce qui pourrait passer pour une richesse sonore est en réalité plutôt un foutoir, les idées fusent mais le groupe est trop indécis... Dommage.
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5
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le 29 nov. 2014

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