Johnny Thunders est un sacré motherfucker.
Il né en 1952 à New York. Gamin à problème, élevé dans le Queens.
Cerné de Rital à lames effilées et de Blacks enfouraillés jusqu'aux oreilles, le petit John Anthony Genzale Jr passe sa jeunesse à éviter les coups.
Quand il ne peut les éviter, Johnny à un truc aux petits oignons pour ne pas les sentir : Il prend de l'héro.
Johnny a du talent. Il aime gratter et il se débrouille pas mal.
On le voit souvent au mythique Fillmore East. Il commence à traîner les bars.
Ces bars glauques, sombres, qui puent la sueur et la pisse. Ces bars dégénérés où les overdoses te tapent la bise en entrant et t'attendent bien sagement au fond du bar pour te tacler en sortant et s'asseoir sur ta carcasse.
C'est dans un de ces bars miteux, au début des 70's, ou Johnny et sa guitare aimaient passer leurs temps en jouant et en s'alcoolisant ensemble, qu'il fera la connaissance d'Arthur Kane et Billy Murcia. Il les rejoindra dans le groupe Actress, qui deviendra à l'arrivée de David Johansen et Sylvain Sylvain le légendaire: New York Dolls.
Les New York Dolls déboulent en 1971 et réveille, à l'image des Stooges d'Iggy, le Rock'n'Roll avec ce mélange de Punk et de Glam.
Tout ces mecs sapés en gonzesses qui envoyaient un Rock dur et sans concessions.
Du genre Joe Strummer qui aurait bouffé David Bowie.
L'aventure des New York Dolls durera 4 ans pour Thunders, qui s'arrachera avec Jerry Nolan le batteur pour fonder les Heartbreakers.
En chemin, ils engagent le grand Richard Hell qui venait de quitter Television, pour taquiner la basse.
Mais Hell ne s'entend pas avec Thunders et ses seringues, il préfère s'arracher fonder les Voidoids avant d'y fracasser sa basse sur le coin de la gueule http://www.senscritique.com/album/Blank_Generation/critique/23106784 .
Les heartbreakers participeront à l'Anarchy tour avec les Pistols, les Clash et autres Damned.
Mais personne ne veut les signer. Hélas, Johnny préfèrera toujours L'héroïne bouillante qui coule dans ses veines que cette encre froide, bénite, qui lui permettrait de signer un contrat digne de ce nom.
Tout explose en 78. Nolan se fait la malle, ne supportant plus les délires et la vie ingérable du divin Thunders.
The heartbreakers clashe et Johnny se tire tenter une carrière en solo. L'héro ne lui fera pas de cadeau et lui interdira toute carrière stable.
L.A.M.F reste un album majeur, fondateur (malgré un mix pourave.).
C'est ce Punk Ricain sortant des bas-fonds de la "Big Apple", cette pomme vérolée qu'est la New-York de la fin des seventies, cette ville "Taxidrivée" qui restera la cité du Punk-Rock Américain.
Ce Punk moins exposé, moins vendeur que son cousin British, mais un Punk peut-être plus pur, plus poétique.
Un Punk romanesque, échevelé et insaisissable.
Un Punk-Rock auto-destructeur qui brisera à tout jamais les ailes sales de cet ange venimeux, aux bras percés de petits trous rouges.
" Johnny Thunders meurt le 22 avril 1991 dans sa chambre d'hôtel du quartier français de La Nouvelle-Orléans. La veille, Johnny venait de récupérer un gros paquet d'argent d'un contrat finalisé avec une maison de disques japonaise. Le soir même, il fête ça avec ses voisins de chambre (deux hommes et une femme) qu'il rencontre au bar de l'hôtel. Le lendemain, son corps est découvert sans vie au milieu d'un fatras indescriptible, mais sans trace de son argent, ni de sa provision de méthadone (Thunders suivait une cure de désintoxication). L'enquête et l'autopsie du corps sont baclées et la police locale conclut à une mort par overdose. "
https://www.youtube.com/watch?v=OYogrms1biE