Avant, je ne supportais pas l'orgue (non, mais c'est vrai, l'orgue, ça m'emmerdait comme c'est pas possible ! j'avais l'impression que tous les morceaux étaient exactement identiques et que chaque note se prolongeait à l'infini. C'était soporifique à l'extrême. Même Bach, à qui je voue une véritable vénération, quand ça passe à l'orgue, ça m'ennuyait sévère).
Mais ça, c'était avant.
Avant quoi ?
Avant que je fasse la rencontre d'André Isoir.
Que l'on soit clair : après l'immense Nikolaus Harnoncourt, André Isoir est le plus grand serviteur de Bach. Il sait rendre aux partitions du plus grand compositeur de tous les temps toute leur ampleur, leur vigueur, leur céleste harmonie. Tout au long des quinze disques de ce coffret (qui se divise en cinq petits coffrets de trois disques chacun), on a de multiples occasions de rencontrer Dieu (car c'était le but ultime de la musique pour Bach, rappelons-le). C'est grand, c'est subtil, c'est mystique.
"S'il y en a un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu", disait Cioran.
Et toute la musique occidentale avait trouvé son maître. Ce coffret met en lumière une partie essentielle de la carrière du compositeur. A savourer.