Ambiance feutrée et abondante pour cet album enregistré avec l’Island Symphony Orchestra lors du plutôt sérieux Reykjavík Arts Festival. Un rendu qui tranche avec l’atmosphère domestique du premier album du projet de Keren Ann & Bardi Johannsson, sorti en 2003.
 La froideur septentrionale de l’orchestre offre un nouvel éclairage, une lumière boréale éblouissante et irréelle aux chansons, tirées pour la plupart des répertoires solos des deux artistes. Le tracklisting de Keren Ann en particulier a des allures de best-of et pourtant, ces pièces si familières, au contact de cette lumière féerique, se métamorphosent pour conter quelques épopées fantastiques, quelques légendes nordiques. Surgit alors l’évidence : c’est la BO d’une version pop moderne de Fantasia que l’on est en train d’écouter (les similitudes entre Sailor & Widow et L’Apprenti sorcier sont d’ailleurs troublantes). A condition toutefois d’accorder au disque l’ampleur sonore qu’il requiert.(Inrocks)


À l’automne 2003, Keren Ann Zeidel et Bardi Johannsson, réunis sous la bannière intimiste Lady & Bird, frappaient un grand coup, en publiant un parfait disque de saison. Cinq ans après, le 5 juin 2008, ils donnèrent un concert avec l'orchestre symphonique d'Islande, en clôture du festival des Arts à Reykjavík. Pour l’occasion, leur répertoire était réarrangé par Thorvaldur Bjarni Thorvaldsson, déjà présent au générique de Something Wrong(2003), le meilleur album de Bang Gang. Reine de glace présentant le nectar de son répertoire, Keren Ann détonne sur Sailor And Widow et Que N'Ai-Je, deux chansons sublimées par des chœurs majestueux. De Bang Gang, on redécouvre le récent Ghost From The Past (2008) dans une version plus indolente et écrasante que l'enregistrement original. Les titres s'enchaînent sans ordre chronologique mais avec une évidence naturelle, ce live unifiant deux carrières qui s'entrelacent idéalement. Du Forward And Reverse, où Keren Ann donnait de la voix pour Bang Gang au For You And I composé à quatre mains pourNolita(2004), Lady & Bird est plus que jamais hors d'atteinte. Envoûtant et transperçant, l’Iceland Symphony Orchestra guide l'auditoire loin de la pop music quand Run In The Morning Sun prend des grands airs d'opéra. Passé l'effet de la surprise de cette ambitieuse aventure, cette Ballade Of Lady & Bird est une croisière de luxe dans des eaux émouvantes qui ne peuvent laisser de glace. (Magic)
En 2003, Bardi Johansson, qui officie sous le pseudo de Bang Gang et Keren Ann, unissaient leurs talents et devenaient, le temps d'un album, Lady & Bird. Un disque raffiné dans sa simplicité, discret, plus proche peut-être des ambiances de Keren Ann mais qui portait la patte d'arrangeur de Bardi Johansson. L'expérience avait séduit, et on pouvait sincèrement espérer qu'elle trouverait une suite, même s'il n'était pas évident d'imaginer quelle forme elle pourrait prendre. Lorsque ce "Ballade of Lady & Bird" a été annoncé, on pensait donc qu'enfin, on allait y avoir droit. L'enthousiasme a toutefois vite été un peu douché. D'abord, ce disque n'est pas à proprement parler un nouvel album, mais l'enregistrement de concerts donnés par le duo à Reykjavik en 2008. Deuxième écueil, l'album ne propose pas de titres de l'album de Lady & Bird, à une seule exception (Run on the evening sun), mais alterne des titres du répertoire de Keren Ann en solo et de Bang Gang. C'est donc un brin dépités qu'on entre dans cet album un peu trompeur. Cependant, le contexte des concerts de Reykjavik était quand même un peu particulier, puisque nos deux oiseaux se produisaient accompagnés de l'orchestre symphonique islandais. Conditions luxueuses, donc, mais qui peuvent se révéler périlleuses. Pourtant, ce sont ces conditions qui donnent une unité et une âme à cet album. En effet, Keren Ann s'en sort plus qu'honorablement comme interprète sur des titres comme Sailor and widow ou Que n'ai-je, parfaitement relevés par l'accompagnement des cordes. Quant à Bardi Johansson, c'est toujours son côté arrangeur sophistiqué et un brin extravagant qui a fait sa réputation. Alors lui donner l'occasion de s'exprimer avec un orchestre, c'est une aubaine qu'il n'aurait sans doute manqué sous aucun prétexte, et ça se sent. Ghost from the past, issu de son dernier album en date, prend ici toute sa dimension avec sa structure circulaire qui se déploie petit à petit, Inside retrouve l'élan que certains peuvent juger un peu outrancier mais cependant audacieux qui lui correspond avec son déluge de cordes en fin de parcours. C'est finalement dans cette grâce qui allie luxe des moyens et économie dans l'expression chez Keren Ann qui fait que nos deux compères, en incarnant chacun leurs répertoires respectifs, redeviennent Lady & Bird, ce duo fait pour l'éphémère, une certaine fragilité, une certaine idée de l'onirisme dans la pop music. La déception du départ est donc en partie effacée, car on tient là un bien joli disque, une fois de plus.(indiepoprock)
bisca
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le 5 avr. 2022

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