Il marche en équilibre sur le faîte d'un toit, silhouette sombre mi-Lupin, mi-Nosferatu, titubant au bord du précipice. Cette vision d'un Bashung équilibriste n'a jamais aussi bien collé au créateur de L'Imprudence, dernier album en date de l'escogriffe. Elle reste une des images frappantes de la dernière tournée de l'Alain plein d'allant, illustrée par les films de la vidéaste Dominique Gonzales-Foerster. Le retour du vieil héros novo, après huit ans de silence scénique, dans un équipage impressionnant d'efficacité aérienne et de verdeur rythmique. Quinqua nullement cahin-caha, un Bashung moulé de cuir noir s'y métamorphose au gré des morceaux en Elvis 68 ou en Gainsbourg post-reggae, voix rauque impressionnante de chaleur goguenarde, gestuelle rock et arrangements ric-rac. Relookage d'antiquités clinquantes (Vertige de l'amour, Martine boude, Bijou bijou et, heureusement, pas d'inutile Gaby), relecture de l'album sous-estimé Novice, fragments osés de Joséphine, guerrières fantaisies militaires et larges extraits du dernier disque atypique, en compagnie de Madame (on ne rêve pas). En tout, trente et une chansons à la fébrilité convaincante, live et palpitante. Sur le DVD, le film du concert réalisé à coups de huit caméras par Don Kent, un documentaire sur les coulisses, une interview par Pierre Lescure et une douzaine de clips vidéo. Le package idéal pour réaffirmer que ce bonhomme si particulier est unique. Bashung, à nos souhaits. (Télérama)

bisca
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le 13 mars 2022

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