Un comédien qui se lance dans la chanson, on le sait, prend le risque de se voir (au pire) brocarder ou (au mieux) ignorer. Il faut dire que les différentes tentatives hexagonales ont souvent donné au public l'occasion de se gausser (voir le récent "hommage" de Lambert Wilson à Yves Montand). François Morel, fantaisiste devant l’éternel, échappe à la règle grâce à la légèreté qu'on lui connait.
En deux albums, sans avoir l'air d'y toucher, il a réussi a imposer son style burlesque et nostalgique. On ne saurait donc que recommander aux amateurs de découvrir au plus vite ses premières réalisations. Pourquoi ? Parce que La vie (titre provisoire) ne rend pas tout à fait justice aux talents d'auteur/interprète du bonhomme.
Bien sûr, on y retrouvera la justesse de sa plume ("La vie", "Dessine-moi", "Petit Jésus") et son numéro d’équilibriste entre rire et émotion ("Le petit préféré"). Mais le chanteur (parce qu'il mérite amplement ce "titre") n’évite pas quelques redites ("La place") ou ritournelles plus anodines ("Trucs inutiles", "Strip tease", "Pop song"). Comment lui en vouloir ? Après tout, l'inspiration, ça va, ça vient. Et l'album est très loin d'être raté. Il est juste un peu moins chouette que les précédents.